en etre, puisque le mari de sa mere en
est.
-- Et votre ami n'a rien a demander de plus pour madame de
Longueville?
-- Non, Madame; car il presume que Sa Majeste le roi, daignant
etre le parrain de son enfant, ne peut pas faire a la mere, pour
les relevailles, un cadeau de moins de cinq cent mille livres, en
conservant, bien entendu, au pere le gouvernement de la Normandie.
-- Quant au gouvernement de la Normandie, je crois pouvoir
m'engager, dit la reine; mais quant aux cinq cent mille livres,
M. le cardinal ne cesse de me repeter qu'il n'y a plus d'argent
dans les coffres de Etat.
-- Nous en chercherons ensemble, Madame, si Votre Majeste le
permet, et nous en trouverons.
-- Apres?
-- Apres, Madame?...
-- Oui.
-- C'est tout.
-- N'avez-vous donc pas un quatrieme compagnon?
-- Si fait, Madame; M. le comte de La Fere.
-- Que demande-t-il?
-- Il ne demande rien.
-- Rien?
-- Non.
-- Il y a au monde un homme qui, pouvant demander, ne demande pas?
-- Il y a M. le comte de La Fere, Madame; M. le comte de La Fere
n'est pas un homme.
-- Qu'est-ce donc?
-- M. le comte de La Fere est un demi-dieu.
-- N'a-t-il pas un fils, un jeune homme, un parent, un neveu, dont
Comminges m'a parle comme d'un brave enfant, et qui a rapporte
avec M. de Chatillon les drapeaux de Lens?
-- Il a, comme Votre Majeste le dit, un pupille qui s'appelle le
vicomte de Bragelonne.
-- Si on donnait a ce jeune homme un regiment, que dirait son
tuteur?
-- Peut-etre accepterait-il.
-- Peut-etre!
-- Oui, si Votre Majeste elle-meme le priait d'accepter.
-- Vous l'avez dit, monsieur, voila un singulier homme. Eh bien,
nous y reflechirons, et nous le prierons peut-etre. Etes-vous
content, monsieur?
-- Oui, Votre Majeste. Mais il y a une chose que la reine n'a pas
signee.
-- Laquelle?
-- Et cette chose est la plus, importante.
-- L'acquiescement au traite?
-- Oui.
-- A quoi bon? je signe le traite demain.
-- Il y a une chose que je crois pouvoir affirmer a Votre Majeste,
dit d'Artagnan: c'est que si Votre Majeste ne signe pas cet
acquiescement aujourd'hui, elle ne trouvera pas le temps de signer
plus tard. Veuillez donc, je vous en supplie, ecrire au bas de ce
programme, tout entier de la main de M. de Mazarin, comme vous le
voyez:
"Je consens a ratifier le traite propose par les Parisiens."
Anne etait prise, elle ne pouvait reculer, elle signa. Mais a
peine eut-elle signe que l'
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