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dre cet argent, a moins d'etre heureux au jeu, il n'eut pas plus tot entrevu cette chance de succes, qu'il s'y confia aveuglement, et accepta les offres de son ami. Il n'avait jamais joue de sa vie, parce qu'il n'avait jamais ete a meme de le faire, et il ignorait tous les jeux excepte le billard, ou il etait de premiere force, ce qui lui avait valu l'estime de plusieurs des graves personnages au milieu desquels il s'etait lance. Il eut bientot compris la bouillotte en les voyant s'y exercer, et le jour de la fete, il debuta avec passion dans cette nouvelle carriere d'emotions et de perils. Il eut, pour son malheur a venir, un bonheur insolent ce jour-la. Avec cent louis il en gagna mille. Il se hata de restituer la somme premiere a Louis de Meran, mit de cote quatre cents louis, et continua a jouer les jours suivants avec les cinq cents autres. Il perdit, regagna, et, apres plusieurs fluctuations de la fortune, retourna enfin au chateau de Meran avec dix-sept mille francs en or et en billets de banque dans sa valise. Pour un jeune homme qui avait de grands besoins d'argent, et qui n'avait jamais connu qu'un sort precaire, c'etait une fortune. Il en pensa devenir fou de joie, et je crois bien qu'a partir de la il le devint reellement un peu. Il vint nous voir pour nous faire part de son bonheur, et ne songea pas a me restituer cent cinquante louis qu'il me devait. Je n'osai le lui rappeler, quoique je fusse assez gene; je regardais comme impossible qu'il l'oubliat. Cependant il ne s'en souvint jamais, et je le lui pardonne de tout mon coeur, certain que sa volonte n'y fut pour rien. L'empressement avec lequel il vint m'annoncer sa richesse en est la meilleure preuve. Son premier soin fut d'envoyer cent louis a sa mere; mais il n'osa pas lui dire que c'etait l'argent du jeu: la bonne femme s'en fut effrayee plus que rejouie. Il lui manda que c'etait le prix de travaux litteraires auxquels il se livrait dans mon ermitage, et qu'il envoyait a Paris a un editeur. "Je pretends, me dit-il en riant, la reconcilier avec la profession d'homme de lettres, qu'elle avait tant de regret a me voir embrasser, et qu'elle va desormais regarder comme tres-honorable. Dans quelques mois je lui enverrai encore un millier de francs, ainsi de suite, tant que j'aurai de l'argent. Que ne puis-je lui faire passer des aujourd'hui la somme entiere! Je serais si heureux de pouvoir m'acquitter en un instant des sacrifices qu'elle fait pour moi depu
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