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s les cruautes reunies; et vous aurez quelque idee des horreurs que je ne puis tracer. La guerre, les injustices et tous les crimes ont desole les peuples que ce trafic a seduits. Les cotes Occidentales de l'Afrique sont depeuplees, et c'est de l'interieur des terres, ou des cotes Orientales, qu'on traine des esclaves aux marches Europeens. Cette diminution de traite effraie deja ceux qui calculent froidement la prosperite des colonies. Quand les loix sacrees de l'ordre social sont violees, il n'y a plus de mesure aux exces que l'homme coupable ose commettre. Ici le cri de la nature semble implorer le ciel, et lui demander vengeance. Je parcours les feuilles de l'histoire, et je ne vois pas, dans ses tristes recits, de plus grand crime public. Il y a bientot trois siecles qu'il se perpetue, et voila l'ouvrage des nations qui se placent au rang des plus eclairees. Je ne parlerai pas de la rigueur de l'esclavage dans nos colonies. L'humanite fremiroit encore des tableaux que je pourrais rappeller. Le sceptre de l'oppression est toujours pesant; et si des moeurs plus douces, si l'humanite, si l'interet meme des colons ont tempere les traitements barbares que leurs esclaves eprouvoient, cet esclavage est-il plus legitime? On a dit que la victoire legitimoit l'esclavage. Oui sans doute, comme la force legitime tout: mais alors le pacte social est detruit pour l'homme qu'on enchaine. Si les Ilotes avoient vaincu Sparte, leur nom effaceroit peut-etre dans l'histoire celui de leurs cruels oppresseurs. Rappellons-nous la honte des Romains pendant la guerre servile, le sang qu'ils firent couler pour etouffer des revoltes toujours renaissantes, et leur effroi, lorsque le Thrace Spartacus marchoit a Rome, et renversoit leurs preteurs et leurs legions[6]. On a dit que l'interet des colons rendoit le sort de nos esclaves plus doux que celui des journaliers que la misere accable. Un sort plus doux! Quelle est donc cette existence que la liberte n'accompagne pas? La misere est affreuse sans doute: mais la liberte, est un grand bien, et l'esperance luit encore au fond du coeur de l'homme libre. Que reste-t-il a celui qui ne l'est pas? Est-ce par des desordres publics qu'il faut justifier d'autres desordres? Parce que les attentats commis contre la propriete ont trouble la terre, on a nie que la propriete fut la base de l'ordre social. On a rappelle les faits eclatants de ces republiques fondees sur la communaute des biens. A-t
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