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ustement parce que je ne perds pas mon temps a parler que j'en ai pour regarder. --Ce n'est pas avec les yeux qu'on voit, c'est avec l'esprit. --Ne me dis pas que je suis bete, tu me l'as crie aux oreilles assez souvent pour qu'il soit inutile de le repeter. Il est possible que je sois bete et quand je me compare a toi, je suis disposee a le croire: je sais bien que je n'ai ni tes moyens de me retourner dans l'embarras, ni ton assurance, ni tes idees, ni ton imagination, ni rien de ce qui fait que tu es partout a ton aise; je sais bien que je ne peux pas parler de tout comme toi, meme des choses et des gens que je ne connais pas. Si au lieu de me laisser dans l'ignorance, a ne rien faire, sans me donner des maitres, on m'avait fait travailler, je ne serais peut-etre pas aussi bete que tu crois. --Est-ce que je sais quelque chose, moi? est-ce qu'on m'a jamais rien appris? est-ce que j'ai jamais eu des maitres?... --Oh! toi!... Assurement il n'y eut pas de tendresse dans cette exclamation, mais au moins quelque chose, comme de l'admiration; ce fut la reconnaissance sincere d'une superiorite. Au reste rien ne ressemblait moins a la tendresse d'une mere pour sa fille, ou d'une fille pour sa mere, que la facon dont elles se parlaient; meme lorsque madame de Barizel semblait en public temoigner de la sollicitude et de l'affection a Corysandre, le ton attendri qu'elle prenait ne pouvait tromper que ceux qui s'en tiennent aux apparences; quant a Corysandre, qui ne se donnait pas la peine de feindre, son ton etait celui de l'indifference et de la secheresse. --Cela te blesse que ta mere se remarie? --Oh! pas du tout, et meme, a dire vrai, je le voudrais si cela devait... --Puisque tu as commence, pourquoi ne vas-tu pas jusqu'au bout? --Parce que, si bete que je sois, je sens qu'il y a des choses qui deviennent plus penibles quand on les dit que quand on les tait; les taire ne les supprime pas, mais les dire les grossit. Il y eut un moment de silence, mais non de confusion ou d'embarras, au moins pour madame de Barizel, qui se contenta de hausser les epaules avec un sourire de pitie. Evidemment les paroles de sa fille ne la blessaient pas, pas plus qu'elles ne la peinaient, et son sentiment n'etait pas qu'il y a des choses qui deviennent plus penibles quand on les dit que quand on les tait. Ces choses que Corysandre retenait, elle eut jusqu'a un certain point voulu les connaitre, par curiosite, pour savoir;
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