FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   357   358   359   360   361   362   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373   374   375   376   377   378   379   380   381  
382   383   384   385   386   387   388   389   390   391   392   393   394   395   396   397   398   399   400   401   402   403   404   405   406   >>   >|  
on poignet, son epaule, formaient trois coins qu'il savait enfoncer avec art dans les groupes pour les faire eclater et se disjoindre comme des morceaux de bois. Souvent il usait comme renfort de la poignee en fer de son epee. Il l'introduisait entre des cotes trop rebelles, et la faisant jouer, en guise de levier ou de pince, separait a propos l'epoux de l'epouse, l'oncle du neveu, le frere du frere. Tout cela si naturellement et avec de si gracieux sourires, qu'il eut fallu avoir des cotes de bronze pour ne pas crier merci quand la poignee faisait son jeu, ou des coeurs de diamant pour ne pas etre enchante quand le sourire s'epanouissait sur les levres du mousquetaire. Raoul, suivant son ami, menageait les femmes, qui admiraient sa beaute, contenait les hommes, qui sentaient la rigidite de ses muscles, et tous deux fendaient, grace a cette manoeuvre, l'onde un peu compacte et un peu bourbeuse du populaire. Ils arriverent en vue des deux potences, et Raoul detourna les yeux avec degout. Pour d'Artagnan, il ne les vit meme pas; sa maison au pignon dentele, aux fenetres pleines de curieux, attirait, absorbait meme toute l'attention dont il etait capable. Il distingua dans la place et autour des maisons bon nombre de mousquetaires en conge, qui, les uns avec des femmes, les autres avec des amis, attendaient l'instant de la ceremonie. Ce qui le rejouit par-dessus tout, ce fut de voir que le cabaretier, son locataire, ne savait auquel entendre. Trois garcons ne pouvaient suffire a servir les buveurs. Il y en avait dans la boutique, dans les chambres, dans la cour meme. D'Artagnan fit observer cette affluence a Raoul et ajouta: -- Le drole n'aura pas d'excuse pour ne pas payer son terme. Vois tous ces buveurs, Raoul, on dirait des gens de bonne compagnie. Mordioux! mais on n'a pas de place ici. Cependant d'Artagnan reussit a attraper le patron par le coin de son tablier et a se faire reconnaitre de lui. -- Ah! monsieur le chevalier, dit le cabaretier a moitie fou, une minute, de grace! J'ai ici cent enrages qui mettent ma cave sens dessus dessous. -- La cave, bon, mais non le coffre-fort. -- Oh! monsieur, vos trente-sept pistoles et demie sont la-haut toutes comptees dans ma chambre; mais il y a dans cette chambre trente compagnons qui sucent les douves d'un petit baril de porto que j'ai defonce ce matin pour eux... Donnez-moi une minute, rien qu'une minute. -- Soit, soit. -- Je m'en vais, dit Raoul
PREV.   NEXT  
|<   357   358   359   360   361   362   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373   374   375   376   377   378   379   380   381  
382   383   384   385   386   387   388   389   390   391   392   393   394   395   396   397   398   399   400   401   402   403   404   405   406   >>   >|  



Top keywords:

Artagnan

 

minute

 

buveurs

 

femmes

 

savait

 
monsieur
 

dessus

 

chambre

 
cabaretier
 

trente


poignee
 
ceremonie
 

instant

 

ajouta

 
rejouit
 

excuse

 

locataire

 

servir

 

suffire

 
pouvaient

entendre

 

garcons

 
boutique
 

auquel

 

observer

 

chambres

 
affluence
 

Cependant

 
pistoles
 
coffre

dessous

 

defonce

 
douves
 

sucent

 

toutes

 

comptees

 

compagnons

 

mettent

 

enrages

 
attraper

reussit

 

patron

 

tablier

 

compagnie

 

Mordioux

 
reconnaitre
 

Donnez

 

attendaient

 

chevalier

 
moitie