l devait entrer par
telle porte; il devait avoir un marechal de France a sa gauche, et tant
de senateurs genois a sa suite. Il devait etre aussi reconduit par les
princes et les princesses, mais les princesses du sang resterent sur
leur lit, pour ne pas avoir a le reconduire. Partout des ceremonies:
ceremonie a Versailles, a Trianon, a la Menagerie, au diner du roi, a
la collation; ceremonie pour les fontaines du jardin. Un grand honneur,
c'etait de donner au roi sa chemise, et le roi lui-meme donnait la
chemise aux princes du sang, le soir de leur mariage.
Chaque cour avait son nom: la cour de la chapelle, la cour du balcon.
Ceremonies a Marly. Le roi voulait qu'on lui demandat une invitation
pour Marly; on saluait jusqu'a terre en disant: "Marly, Sire." Heureux
les invites! mais le refus meme etait accompagne d'un sourire.
Celui-la eut ete perdu de reputation qui, parmi les divers officiers du
roi, n'eut pas distingue le premier gentilhomme de la chambre du grand
chambellan, le premier ecuyer du chevalier d'honneur, les menins des
gardes de la manche. Meme aux sceaux, il y avait la cire verte pour les
arrets, la jaune pour les expeditions courantes, et la rouge pour la
Provence et le Dauphine. La cire blanche etait reservee a l'ordre du
Saint-Esprit, qui avait son chancelier a part. Le grand deuil etait en
noir. Une princesse, en dinant avec Mme la Dauphine, temoigna un jour
quelque chagrin de ce que Mme de Biron n'eut pas baise le bas de sa
robe...; il fut decide que la princesse avait tort. Premier carrosse et
second carrosse, ou chaque dame avait sa place designee.
Il y avait un ceremonial pour les premieres audiences des nonces du pape
et des ambassadeurs des tetes couronnees. Quand le roi admettait un
cardinal a sa table, il le faisait asseoir sur un pliant et servir par
le controleur general de sa maison. Ce n'etait pas le meme honneur
d'etre introduit par le grand maitre des ceremonies et par
l'introducteur des ambassadeurs. Le roi, buvant a la sante du pape,
otait son chapeau et se levait de son siege. Le pape n'ecrit jamais
le premier a personne, et les princes qui n'ont pas encore ecrit a Sa
Saintete, le nonce ne leur doit pas de visite.
On ferait un gros tome avec la seule charge de capitaine des gardes du
corps du roi. C'etait une question considerable, en ce temps-la, de
savoir si le roi allant diner a la maison de ville, la femme du prevot
des marchands aurait l'honneur de diner avec Sa Majeste. L
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