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Les beaux lataniers verts, les palmiers chevelus, Les mangliers trainant leurs bras irresolus; Toute cette nature orientale et chaude, Ou chaque herbe flamboie et semble une emeraude, Et vous avez souffert, votre coeur a saigne, Vos yeux se sont leves vers ce ciel gris, baigne D'une vapeur etrange et d'un brouillard de houille; Vers ces arbres charges d'un feuillage de rouille, Et vous avez compris, pale fleur du desert, Que loin du sol natal votre arome se perd, Qu'il vous faut le soleil et la blanche rosee Dont vous etiez la-bas toute jeune arrosee; Les baisers parfumes des brises de la mer, La place libre au ciel, l'espace et le grand air, Et pour s'y renouer, l'hymne saint des poetes, Au fond de vous trouva des fibres toutes pretes; Au choeur melodieux votre voix put s'unir; Le prisme du regret dorant le souvenir De cent petits details, de mille circonstances, Les vers naissaient en foule et se groupaient par stances. Chaque larme furtive echappee a vos yeux Se condensait en perle, en joyau precieux; Dans le rhythme profond, votre jeune pensee Brillait plus savamment, chaque jour enchassee; Vous avez penetre les mysteres de l'art; Aussi, tout eploree, avant votre depart, Pour vous baiser au front, la belle poesie Vous a parmi vos soeurs avec amour choisie: Pour dire votre coeur vous avez une voix, Entre deux univers Dieu vous laissait le choix; Vous avez pris de l'un, heureux sort que le votre! De quoi vous faire aimer et regretter dans l'autre. VERSAILLES. SONNET. Versailles, tu n'es plus qu'un spectre de cite; Comme Venise au fond de son Adriatique, Tu traines lentement ton corps paralytique, Chancelant sous le poids de ton manteau sculpte. Quel appauvrissement, quelle caducite! Tu n'es que surannee et tu n'es pas antique, Et nulle herbe pieuse, au long de ton portique, Ne grimpe pour voiler ta pale nudite. Comme une delaissee a l'ecart, sous ton arbre, Sur ton sein douloureux, croisant tes bras de marbre, Tu guettes le retour de ton royal amant. Le rival du soleil dort sous son monument; Les eaux de tes jardins a jamais se sont tues, Et tu n'auras bientot qu'un peuple de statues. LA CARAVANE. SONNET. La caravane humaine au Zaharah du monde, Par ce chemin des ans qui n'a pas de retour, S'en va trainant le pied, brulee aux feux du jour, Et buvant sur ses bras la sueur qui l'inonde. Le grand lion rugit et la tempete gronde; A l'horizon fuyard, ni minaret,
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