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at, tu l'as faite plus belle, Et ton pinceau pieux, sur le divin contour, A promene longtemps ses baisers pleins d'amour; Elle est plus belle encor que la vierge Marie, Et le pretre, a genoux, qui soupire et qui prie, Dans sa pieuse extase, hesite entre les deux, Et ne sait pas laquelle est la reine des cieux. O sainte pecheresse! o grande repentante! Madeleine, c'est toi que j'eusse pour amante Dans mes reves choisie, et toute la beaute, Tout le rayonnement de la virginite, Montrant sur son front blanc la blancheur de son ame, Ne sauraient m'emouvoir, o femme vraiment femme, Comme font tes soupirs et les pleurs de tes yeux, Ineffable rosee a faire envie aux cieux! Jamais lis de Saron, divine courtisane, Mirant aux eaux des lacs sa robe diaphane, N'eut un plus pur eclat ni de plus doux parfums; Ton beau front inonde de tes longs cheveux bruns, Laisse voir, au travers de ta peau transparente, Le reve de ton ame et ta pensee errante, Comme un globe d'albatre eclaire par dedans! Ton oeil est un foyer dont les rayons ardents Sous la cendre des coeurs ressuscitent les flammes; O la plus amoureuse entre toutes les femmes! Les seraphins du ciel a peine ont dans le coeur, Plus d'extase divine et de sainte langueur; Et tu pourrais couvrir de ton amour profonde, Comme d'un manteau d'or la nudite du monde! Toi seule sais aimer, comme il faut qu'il le soit, Celui qui t'a marquee au front avec le doigt, Celui dont tu baignais les pieds de myrrhe pure, Et qui pour s'essuyer avait ta chevelure; Celui qui t'apparut au jardin, pale encor D'avoir dormi sa nuit dans le lit de la mort; Et, pour te consoler, voulut que la premiere Tu le visses rempli de gloire et de lumiere. En faisant ce tableau, Raphael inconnu, N'est-ce pas? ce penser comme a moi t'est venu, Et que ta reverie a sonde ce mystere, Que je voudrais pouvoir a la fois dire et taire? O poetes! allez prier a cet autel, A l'heure ou le jour baisse, a l'instant solennel, Quand d'un brouillard d'encens la nef est toute pleine. Regardez le Jesus et puis la Madeleine; Plongez-vous dans votre ame et revez au doux bruit Que font en s'eployant les ailes de la nuit; Peut-etre un cherubin detache de la toile, A vos yeux, un moment, soulevera le voile, Et dans un long soupir l'orgue murmurera L'ineffable secret que ma bouche taira. CHANT DU GRILLON. Souffle, bise! tombe a flots, pluie! Dans mon palais, tout noir de suie, Je ris de la pluie et du vent; En a
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