FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   >>  
Fuyez sans vous tourner pour voir, Et, ne vous arretez qu'en des retraites sures, Ou se trouve un flot clair pour laver vos blessures Et du gazon pour vous asseoir! III. C'est la necessite! c'est la regle fatale! Toujours l'esprit le cede a la force brutale; Et quand la passion, aux beaux elans divins, Avec le positif veut en venir aux mains, Ardente, et n'ecoutant que le feu qui l'anime, Engage le combat sur le pont de l'abime; Elle ne peut tenir, avec ses mains d'enfant, Contre ces grands chevaux a forme d'elephant, Cabres et renverses sur leurs enormes croupes, Contre ces forts guerriers et ces robustes troupes Aux bras durs et noueux comme des chenes verts, Aux musculeux poitrails, de buffle recouverts; Toujours le pied lui manque, et de fleches criblee, Elle tombe en hurlant dans l'onde flagellee, Ou son corps va trouver les caimans du fond. Cependant, les vainqueurs, sur la crete du pont, Sans donner une plainte aux victimes noyees, Passent, tambours battants, enseignes deployees. Cette planche, gravee en six cartons divers, Par Lucas Vostermann, d'apres Rubens, d'Anvers, Femmes, au coeur hautain, pales cariatides, Qui ployez a regret des tetes moins timides Sous le fronton pesant des devoirs et des lois, Et qui vous refusez a porter votre croix, De votre destinee est l'effrayant symbole Et je l'y vois ecrite en sombre parabole: Comme vous, autrefois, folles de liberte, Des femmes au grand coeur, a la male beaute, Se brulerent un sein, et mirent a la place La Meduse sculptee au coeur de la cuirasse; Elles laisserent la l'aiguille et les fuseaux, La navette qui court a travers les reseaux, Les travaux de la femme et les soins du menage, Pour la lance et l'epee, instruments de carnage; Negligeant la parure, et n'ayant pour se voir Qu'un bouclier d'airain, fauve et louche miroir; Au Thermodon, qu'enjambe un pont d'une seule arche, Leur troupe rencontra la grande armee en marche; Ce fut un choc terrible, et sur le pont, longtemps Incertaine maree, on vit les combattants, Les chevelures d'or ou bien les tetes brunes, Femmes, soldats, suivant leurs diverses fortunes, Pousser et repousser leur flux et leur reflux, Et longtemps la victoire, aux pieds irresolus, Mesurant le terrain et supputant les pertes, Erra d'un camp a l'autre avec ses palmes vertes. De fatigue a la fin, les bras freles et blancs Laisserent, tout meurtris, choir leurs glaives sanglants Trop faibles ouvriers pour de si f
PREV.   NEXT  
|<   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   >>  



Top keywords:
Femmes
 

Contre

 

longtemps

 
Toujours
 

navette

 

fuseaux

 

travers

 

reseaux

 

aiguille

 

sculptee


Meduse

 
cuirasse
 

laisserent

 
sanglants
 
travaux
 

menage

 

carnage

 

Negligeant

 

parure

 

instruments


mirent

 

ouvriers

 

ecrite

 

parabole

 

sombre

 
symbole
 

destinee

 

effrayant

 

faibles

 

beaute


brulerent

 

bouclier

 
folles
 

autrefois

 

liberte

 

femmes

 

soldats

 

brunes

 

palmes

 

vertes


combattants
 
chevelures
 

fatigue

 

suivant

 

victoire

 
reflux
 

supputant

 
Mesurant
 
irresolus
 

pertes