nduisez monsieur dans la piece voisine ... constatez son identite, sa
declaration suffira, et apres, vous connaissez mes instructions.... (_Le
dragon fait signe que oui._)
DE GRIGNON. Que voulez-vous dire?
MONTRICHARD, _a de Grignon_. Adieu, brave et malheureux jeune homme,
croyez que vous emportez mon estime ... et mes regrets....
DE GRIGNON. Permettez ... monsieur ... permettez!...
MONTRICHARD, _au dragon_. Emmenez-le.
DE GRIGNON. Ou donc?... (_La comtesse lui serre la main, et il sort sans
rien dire._)
MONTRICHARD, _a la comtesse, qui a son mouchoir sur les yeux_.
Pardonnez, madame, a mon importunite, mais mon premier devoir est
d'avertir monsieur le marechal d'un evenement de cette importance. Ou
trouverai-je ce qui est necessaire pour ecrire?
LA COMTESSE. Dans cette chambre.... (_Montrant la porte a gauche._) Ma
niece va vous le donner, monsieur.
LEONIE, _voyant entrer Henri par cette porte_. Ciel! monsieur Henri!
MONTRICHARD, _remonte le theatre de quelques pas et se trouve a cote de
lui. Bas._ Tu m'avais dit vrai, il etait ici ... deguise; mais malgre
son deguisement, je l'ai decouvert.... (_Lui prenant la main._) Je le
tiens!
HENRI, _resolument_. Eh bien! monsieur?
MONTRICHARD. Silence! voila tes vingt-cinq louis. (_Il lui glisse dans
la main une bourse et sort en passant devant Leonie qui ne veut passer
qu'apres lui._)
HENRI, _stupefait avec la bourse dans la main_. Qu'est-ce que cela
signifie?
LEONIE, _vivement_. Que je suis au comble du bonheur, car vous etes
sauve.
HENRI. Sauve!...
LEONIE. Grace a ma tante ... adieu!... (_Elle s'elance dans
l'appartement sur les pas de Montrichard._)
SCENE VI
HENRI, LA COMTESSE.
HENRI, _jetant la bourse sur la table_. Sauve!... sauve par vous!...
LA COMTESSE. Pas encore!... J'ai detourne les soupcons du baron ... il
croit tenir le coupable ... mais tant que vous serez dans le chateau,
tant que vous n'aurez pas traverse la frontiere ... je craindrai
toujours....
HENRI. Et moi, je ne crains plus rien ... grace a celle dont l'esprit,
dont l'adresse ...
LA COMTESSE. De l'esprit, de l'adresse! il n'y a la que du coeur, cher
Henri: c'est parce que je souffrais ... c'est parce que tout mon sang
etait glace dans mes veines, que j'ai trouve la force de veiller sur
vous! Vous croyez donc, ingrat ... (car vous etes un ingrat!) de
l'esprit! de l'adresse! grand dieu![177] ... vous croyez donc que la
pitie, que l'affection pour un m
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