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eranger les lois immuables du monde. Par quel privilege l'homme ne serait-il pas soumis a la morne necessite que tout le reste de la nature?" La liberte n'est precisement que l'illusion que nous en avons, illusion qui nous est necessaire, comme d'autres, et qui nous maintient dans l'etat ou nous devons etre pour ne pas mourir: "La liberte dans l'homme est la sante de l'ame." Mais l'ame, elle-meme, qu'est-elle donc? Une _entite_, un etre en nous qui nous dirige, nous abandonne, et nous survit? Non, et dans cette negation il n'a pas varie. L'ame pour lui est matiere pensante, faculte donnee a la matiere humaine pour se conduire, comme elle en a d'autres pour se developper et se soutenir.--Mais survit-elle a la matiere qui se dissout? Est-elle immortelle? Eh non, puisqu'elle n'est qu'une faculte d'une matiere essentiellement perissable. Et il insiste cent fois sur cette consideration. --Mais si l'ame n'est pas immortelle, il n'y a ni peine ni recompense par dela le tombeau? Qu'importe, reprend Voltaire: "On chantait publiquement sur le theatre de Rome: _Post mortem nihil est_...." et ces sentiments ne rendaient les hommes ni meilleurs ni pires. Tout se gouvernait, tout allait a l'ordinaire...."--Il importe infiniment, replique Voltaire, et dans le meme ouvrage (_Dictionnaire philosophique_); je tiens essentiellement a l'ame immortelle parce qu'il n'est rien a quoi je tiens plus qu'a l'_Enfer_: "Nous avons affaire a force fripons qui ont peu reflechi; a une foule de petites gens, brutaux et ivrognes, voleurs. Prechez-leur, si vous voulez, qu'il n'y a pas d'enfer, et que l'ame est mortelle. Pour moi je leur crierai dans les oreilles qu'ils sont damnes s'ils me volent."--Et, donc, en style eleve: "Oui, Platon, tu dis vrai, notre ame est immortelle!" Dieu est-il? Dieu n'est-il point? Ici c'est l'affirmative qui saute aux yeux d'abord, dans Voltaire, et, tout compte fait, c'est a elle qu'il a toujours aime a revenir. Mais son idee de Dieu est telle que, sans interpretation abusive et sans chicane, elle ne suggere que l'atheisme. Sa conception de Dieu conduit, d'un seul pas, a le nier, et il est etonnant qu'a croire ainsi en Dieu, il n'ait pas lui-meme conclu qu'il n'y en avait point.--Son idee de Dieu est d'une part un expedient, et d'autre part, elle est toute disciplinaire, et d'autre part tout en l'air et ne tenant a rien qui la soutienne. Il voit Dieu comme un architecte qui a fait le monde, comme un "horloger" dont l'
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