a panse. Ce sont la des pieces interessantes; mais le
nombre en est si restreint, que nous aurions une idee tres incomplete de
l'orfevrerie egyptienne si les representations figurees ne venaient a
notre aide. Les pharaons n'avaient pas comme nous la ressource de jeter
dans la circulation, sous forme de monnaie, l'or et l'argent qu'ils
recevaient des peuples vaincus. La part des dieux prelevee, ils
n'avaient d'autre alternative que de fondre en lingots, ou de changer
en vaisselle et en bijoux ce qui leur revenait du butin. Ce qui etait
vrai des rois l'etait encore plus des particuliers, et, pendant six ou
huit siecles au moins, a partir d'Ahmos Ier, le gout de l'argenterie fut
pousse jusqu'a l'extravagance. Toutes les maisons possedaient non
seulement ce qu'il fallait pour le service de la table, plats, aiguieres
a pied, coupes, gobelets, paniers sur lesquels on gravait au trait des
figures d'animaux fantastiques (Fig.278), mais de grands vases
decoratifs qu'on remplissait de fleurs, ou qu'on etalait sous les yeux
des convives les jours de gala. Certains d'entre eux etaient d'une
richesse extraordinaire. Ici, c'est une coupe dont les anses sont deux
boutons de papyrus, et le pied un papyrus epanoui; deux esclaves
asiatiques somptueusement vetus semblent la soulever difficilement a
force de bras (Fig.279). La, une sorte d'hydrie allongee a pour
couvercle un lotus flanque de deux tetes de gazelle (Fig.280). Deux
bustes de chevaux, brides et caparaconnes, sont adosses au pied. La
panse est divisee en zones horizontales: celle du milieu figure un
marais, qu'une antilope effarouchee parcourt au galop. Deux burettes
emaillees ont pour couvercle, la premiere une tete d'aigle huppe
(Fig.281), la seconde un masque du dieu Bisou, encadre entre deux
viperes (Fig.282). Un surtout en or (Fig.283), offert a Amenhotpou III
par un vice-roi d'Ethiopie, represente une des scenes les plus
frequentes de la conquete egyptienne. Des singes et des hommes font la
cueillette des fruits dans un bois de palmiers-doums. Deux indigenes en
pagne raye, pares d'une longue plume, conduisent chacun au licol une
girafe apprivoisee. D'autres hommes appartenant a la meme tribu sont
agenouilles sur la lisiere et levent les mains pour implorer la pitie
des troupes egyptiennes. Des prisonniers negres, etendus a plat ventre
sur le sol, relevent peniblement la tete et le buste. Une coupe a pied
bas, surmontee d'un cone allonge, se dresse au milieu des arbres.
Evi
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