demment les ouvriers qui ont execute ce travail tenaient moins a
l'elegance et a la beaute qu'a la richesse et a l'effet. Ils se
souciaient peu que l'ensemble fut lourd et de mauvais gout, pourvu qu'on
admirat leur habilete, et la quantite de metal qu'ils avaient reussi a
employer. D'autres surtout du meme genre, presentees a Ramses II, dans
le temple d'Ipsamboul, remplacent les girafes par des buffles courant a
travers les palmiers.
[Illustration: Fig. 275]
[Illustration: Fig. 276]
[Illustration: Fig. 277]
[Illustration: Fig. 278]
[Illustration: Fig. 279]
[Illustration: Fig. 280]
[Illustration: Fig. 281]
[Illustration: Fig. 282]
[Illustration: Fig. 283]
C'etaient de vrais joujous d'orfevrerie analogues a ceux que les
empereurs byzantins du IXe siecle avaient dans leur palais de la
Magnaure, et qu'ils etalaient les jours de reception pour donner aux
etrangers une haute idee de leur puissance et de leur richesse. On les
voyait defiler avec les prisonniers, dans le cortege triomphal de
Pharaon, lorsqu'il revenait victorieux de ses guerres lointaines. Les
vases d'usage journalier etaient plus legers et moins charges
d'ornements incommodes. Les deux leopards qui servent d'anse a un
cratere du temps de Thoutmos III (Fig.284) ne sont pas bien
proportionnes et se combinent mal avec les rondeurs de la panse, mais
les coupes (Fig.285) et l'aiguiere (Fig.286) sont d'une ordonnance
heureuse et d'un contour assez pur. Ces vases d'or et d'argent cisele,
travailles au repousse, et dont quelques-uns offrent des scenes de
chasse ou de guerre disposees par zones, furent imites en Phenicie, et
les contrefacons, expediees en Asie Mineure, en Grece, en Italie, y
Transporterent plusieurs des formes et des motifs de l'orfevrerie
egyptienne. La passion des metaux precieux etait poussee si loin sous
les Ramessides, qu'on ne se contenta plus de les employer au service de
la table. Ramses II et Ramses III avaient des trones en or, non point
plaques sur bois, comme en avaient eu leurs predecesseurs, mais massifs
et garnis de pierreries. Tout cela avait trop de prix pour durer et
disparut a la premiere occasion; la valeur artistique ne repondait pas
d'ailleurs a la valeur venale, et la perte n'est pas de celles dont on
ne saurait se consoler.
[Illustration: Fig. 284]
[Illustration: Fig. 285]
[Illustration: Fig. 286]
Les Orientaux, hommes et femmes, sont grands amateurs de bijoux. Les
Egyptiens ne faisaient pas exception a la regle.
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