FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   >>  
.. Est-ce une hallucination de mon cerveau?... Je trouve que cet homme ressemble a M. Viot, le surveillant general du college de Sarlande. Il est long comme lui, tient comme lui sa tete penchee sur l'epaule, et chaque fois qu'il me regarde, il a ce meme sourire faux et glacial qui courait sur les levres du terrible porte-clefs. Ce n'est pas M. Viot, mais c'est peut-etre son ombre. La voiture noire avance toujours, mais si lentement, si lentement... Il me semble que nous n'arriverons jamais... Enfin, nous voici dans un jardin triste, plein d'une boue jaunatre ou l'on enfonce jusqu'aux chevilles. Nous nous arretons au bord d'un grand trou. Des hommes en manteaux courts apportent une grande boite tres lourde qu'il faut descendre la-dedans. L'operation est difficile. Les cordes, toutes raides de pluie, ne glissent pas. J'entends un des hommes qui crie: "Les pieds en avant! les pieds en avant!..." En face de moi, de l'autre cote du trou, l'ombre de M. Viot, la tete penchee sur l'epaule, continue a me sourire doucement. Longue, mince, etranglee dans ses habits de deuil, elle se detache sur le gris du ciel, comme une grande sauterelle noire, toute mouillee... Maintenant, je suis seul avec Pierrotte... Nous descendons le faubourg Montmartre... Pierrotte cherche une voiture, mais il n'en trouve pas. Je marche a cote de lui, mon chapeau a la main; il me semble que je suis toujours derriere le corbillard... Tout le long du faubourg, les gens se retournent pour voir ce gros homme qui pleure en appelant des fiacres et cet enfant qui va tete nue sous une pluie battante... Nous allons, nous allons toujours. Et je suis las, et ma tete est lourde... Enfin, voici le passage du Saumon, l'ancienne maison Lalouette avec ses contrevents peints, ruisselants d'eau verte... Sans entrer dans la boutique, nous montons chez Pierrotte... Au premier etage, les forces me manquent. Je m'assieds sur une marche. Impossible d'aller plus loin; ma tete est trop lourde... Alors Pierrotte me prend dans ses bras; et tandis qu'il me monte chez lui aux trois quarts mort et grelottant de fievre, j'entends le gresil qui petille sur la vitrine du passage et l'eau des gouttieres qui tombe a grand bruit dans la cour... Il pleut! il pleut! oh! comme il pleut! XVI LA FIN DU REVE Le petit Chose est malade; le petit Chose va mourir... Devant le passage du Saumon, une large litiere de paille qu'on renouvelle tous les deux jours fait dire aux gens de la r
PREV.   NEXT  
|<   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   >>  



Top keywords:

Pierrotte

 

passage

 

lourde

 

toujours

 
lentement
 

semble

 

hommes

 
grande
 

entends

 
Saumon

sourire

 
epaule
 

faubourg

 

penchee

 
trouve
 

allons

 

voiture

 

marche

 

boutique

 

entrer


montons

 

retournent

 

pleure

 
enfant
 

fiacres

 

battante

 
appelant
 

ancienne

 

peints

 

contrevents


maison

 

Lalouette

 

ruisselants

 

fievre

 
malade
 

mourir

 
Devant
 

litiere

 

paille

 
renouvelle

gouttieres

 

vitrine

 
Impossible
 

assieds

 
forces
 

manquent

 
corbillard
 
gresil
 

petille

 
grelottant