mmes.
--Monsieur le comte, nous nous retrouverons quand il vous plaira, dit
Maurevert en grondant.
--Apres-demain matin, voulez-vous?
--Soit.
--Dans les pres du passeur?
--Le lieu et l'heure me conviennent; mais laissez-moi vous dire,
monsieur le comte, que je ne comprends pas la querelle que vous me
faites, au moment ou je vous sauve la vie.
--Vous me sauvez la vie, vous! fit Marillac avec un dedain qui fit palir
Maurevert.
Le bravo eut un eclair de joie dans les yeux. Mais il se contint et
reprit:
--C'est sans doute un grand honneur pour moi, mais cela est. Je suis
arrive devant le couvent a l'instant meme ou la foule, furieuse de je ne
sais quoi, allait se ruer sur vous. Avec mes amis, je vous ai pris et
transporte ici. Sans moi, vous etiez donc mort, monsieur le comte."
Marillac avait ecoute ces explications avec une surprise etonnee.
--Monsieur, dit-il alors, s'il en est vraiment ainsi, je ne puis qu'etre
surpris. Je ne suis pas de vos amis, je crois...
--Eh! avais-je besoin que vous fussiez mon ami pour essayer de vous
tirer des mains de ces enrages! Qui n'en eut fait autant a ma place?...
Et puis, je dois vous l'avouer, j'avais une raison secrete de me jeter a
votre secours...
--Quelle est cette raison, monsieur?
--Le desir que j'ai d'etre agreable a la reine mere, dit Maurevert en
s'inclinant avec un respect outre.
Marillac tressaillit et palit. Deja Maurevert continuait:
--Si je ne suis pas de vos amis, monsieur le comte, si nous nous sommes
meme un peu regardes de travers a la derniere fete du Louvre, je n'en ai
pas moins l'insigne honneur d'etre des amis de la reine. Et savez-vous
ce que la reine m'a dit tout recemment, a moi et a quelques autres de
ses fideles? Elle a dit, en propres termes, qu'elle vous considerait
comme un parfait cavalier, qu'elle avait pour vous une veritable
affection et qu'elle priait tous ses amis de vous proteger en toutes
mauvaises occasions ou vous pourriez vous trouver...
--La reine a dit cela! s'ecria Marillac d'une voix alteree.
--Ce sont ses augustes paroles que j'ai l'honneur de vous repeter,
monsieur le comte. Aussi, tout en acceptant le rendez-vous que vous me
faites l'honneur de me donner, je vous prie de me tenir pour votre tres
devoue.
Maurevert, apres s'etre incline, fit un pas pour se retirer.
--Attendez, monsieur! dit Marillac.
Sombre, bouleverse, la voix tremblante, malgre tous ses efforts, il
reprit:
--Monsieur, les p
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