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eusement que tu penses a prendre Madeleine pour ta femme, n'est-ce pas? --Rien n'est plus serieux. --Tu veux te marier? --Je desire devenir le mari de Madeleine. --A vingt-quatre ans, tu veux dire adieu a la vie de garcon, a la liberte, au plaisir! Il n'y a donc plus de jeunes gens? --La vie de garcon n'a pas pour moi les charmes que tu supposes, et je me soucie peu d'une liberte dont je ne sais bien souvent que faire. J'ai plutot besoin d'affection et de tendresse. --Il me semble que ni l'affection ni la tendresse ne t'ont manque, repliqua M. Haupois. Je t'ai dit hier que tu etais fou, je te le repete aujourd'hui, non plus sous une impression de surprise, mais de sang-froid et apres reflexion. Toute la nuit j'ai reflechi a ton projet, a ta fantaisie; et de quelque cote que je l'aie retourne, il m'a paru ce qu'il est reellement, c'est-a-dire insense; aussi, pour ne pas laisser aller les choses plus loin, je te declare, puisque nous sommes sur ce sujet, que je ne donnerai jamais mon consentement a un mariage avec Madeleine. Jamais; tu entends, jamais; et en te parlant ainsi, je te parle en mon nom et au nom de ta mere; tu n'epouseras pas ta cousine avec notre agrement; sans doute tu toucheras bientot a l'age ou l'on peut se marier malgre ses parents; mais, si tu prends ainsi Madeleine pour femme, il est bien entendu des maintenant que ce sera malgre nous. Nous avons d'autres projets pour toi, et je dois te le dire pour etre franc, nous en avons d'autres pour Madeleine. Quand je t'ai ecrit que notre intention etait de recueillir cette pauvre enfant et de la traiter comme notre fille, nous pensions, ta mere et moi, que tu n'eprouverais pour elle que des sentiments fraternels, en un mot qu'elle serait pour toi une soeur et rien qu'une soeur; mais ce que tu nous a appris hier nous prouve que nous nous trompions. --Jusqu'a ce jour Madeleine n'a ete pour moi qu'une soeur. --Jusqu'a ce jour; mais maintenant, si vous vous voyez a chaque instant, et si vous vivez sous le meme toit, les sentiments fraternels seront remplaces par d'autres sans doute; tu te laisseras entrainer par la sympathie qu'elle t'inspire et tu l'aimeras; elle, de son cote, pourra tres-bien ne pas rester insensible a ta tendresse et t'aimer aussi. Cela est-il possible, je le demande? --Que voulez-vous donc, ma mere et toi? --Nous voulons ce que le devoir et l'honneur exigent, puisque nous sommes decides a ne pas te laisser epouser Madelei
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