envoyez la cavalerie et les dromadaires a
Birket avec deux pieces de 8 bien approvisionnees, mon intention etant
au prealable de reunir toute la cavalerie de l'armee.
Si l'ennemi n'a pas pris Aboukir, mais qu'il y ait une necessite
imminente de le secourir, partez; le general Murat a ordre de vous
seconder.
Si Aboukir peut attendre encore que je prenne un parti moi-meme, faites
en sorte que j'aie demain au soir des nouvelles positives de l'etat des
choses. Je n'attends que ce rapport et la journee de demain pour le
repos des troupes, pour marcher. Dans ces deux cas, preparez votre
artillerie de campagne et vos obusiers.
Dans tous les cas, vous recevrez un renfort de canonniers.
Les rassemblemens du Bahhireh ayant ete absolument detruits, Mourad
poursuivi, reduit a une poignee de monde, ne sachant ou se refugier, je
regarde l'operation des ennemis comme entierement manquee.
BONAPARTE.
Rahmanieh, le 3 thermidor an 7 (22 juillet 1799).
_A l'adjudant-general Jullien._
J'ai recu, citoyen commandant, des nouvelles d'Alexandrie; l'ennemi
n'a encore fait aucun mouvement; on croit que le fort d'Aboukir tient
toujours. J'attends ce soir le general Menou avec une colonne.
Envoyez tous les jours des reconnaissances, afin que je puisse etre
prevenu a temps si l'ennemi faisait un mouvement sur vous. J'attends ce
soir quatre cents hommes de cavalerie, et dans quelques jours autant:
alors il y aura des postes en echelons jusqu'au debouche du lac Madieh,
qui vous couvriront; mais jusqu'alors, envoyez tous les matins de fortes
reconnaissances pour me prevenir a temps; et, pour vous, rentrez dans
votre fort.
BONAPARTE.
Rahmanieh, le 3 thermidor an 7 (22 juillet 1799).
_Au general Murat._
J'attends ce soir, citoyen general, le chef de brigade Duvivier avec les
cent soixante hommes qu'avait le general Lagrange, et deux cents hommes
des septieme hussards, quatorzieme et quinzieme de dragons, venant de la
Haute-Egypte, et qui etaient arrives le 29 a Boulac. Le chef de brigade
Destrees arrivera trois jours apres avec deux cents hommes.
J'ai eu des nouvelles de Rosette en date d'hier au matin; il n'y avait
rien de nouveau.
Je fais partir ce soir cent canonniers, et j'envoie cent hommes de
troupes de la garnison d'Alexandrie pour s'y rendre; je vous les adresse
pour que vous regliez la marche pour le passage.
BONAPARTE.
Rahmanieh, le 3 thermidor an 7 (22 juillet 1799).
_Au general Dugu
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