rs depouilles;
c'est pour obtenir ces affreux succes que l'Angleterre repand l'or,
prodigue les promesses et multiplie les intrigues.
Mais ni l'or, ni les promesses, ni les intrigues de l'Angleterre
n'encbaineront a ses vues les puissances du continent. Elles ont entendu
le voeu de la France; elles connaissent la moderation des principes qui
la dirigent; elles ecouteront la voix de l'humanite et la voix puissante
de leur interet.
S'il en etait autrement, le gouvernement, qui n'a pas craint d'offrir et
de solliciter la paix, se souviendra que c'est a vous de la commander.
Pour la commander, il faut de l'argent, du fer et des soldats.
Que tous s'empressent de payer le tribut qu'ils doivent a la defense
commune; que les jeunes citoyens marchent; ce n'est plus pour des
factions; ce n'est plus pour le choix des tyrans qu'ils vont s'armer:
c'est pour la garantie de ce qu'ils ont de plus cher; c'est pour
l'honneur de la France; c'est pour les interets sacres de l'humanite et
de la liberte. Deja les armees ont repris cette attitude, presage de la
victoire; a leur aspect, a l'aspect de la nation entiere, reunie dans
les memes interets et dans les memes voeux, n'en doutez point, Francais,
vous n'aurez plus d'ennemis sur le continent. Que si quelque puissance
encore veut tenter le sort des combats, le premier consul a promis la
paix; il ira la conquerir a la tete de ces guerriers qu'il a plus d'une
fois conduits a la victoire. Avec eux il saura retrouver ces champs
encore pleins du souvenir de leurs exploits; mais au milieu des
batailles, il invoquera la paix, et il jure de ne combattre que pour le
bonheur de la France et le repos du monde.
_Le premier consul_, BONAPARTE.
Paris, le 17 ventose an 8 (8 mars 1800).
_Aux prefets de departement._
Le voeu et l'espoir du gouvernement, citoyens, etaient que votre entree
dans l'administration fut marquee par la paix. Ses demarches pour
l'obtenir sont connues de l'Europe; il l'a voulue avec franchise, et il
la voudra toujours quand elle sera digne de la nation.
Et en effet, apres des succes qu'avouent ses ennemis, quelle autre
ambition peut rester au premier consul, que celle de rendre a la France
son ancienne prosperite, d'y ramener les arts et les vertus de la paix,
de guerir les blessures qu'a faites une revolution trop prolongee, et
d'arracher enfin l'humanite toute entiere au fleau qui la devore depuis
tant d'annees?
Tels etaient ses sentimens et ses voeux lor
|