i recu votre lettre que pres de
Rahmanieh, et j'avais alors envoye le general Andreossi avec toute la
cavalerie et deux pieces de canon a la poursuite des Ouladis. Je ne sais
pas s'il les rencontrera et ce qu'il fera. Vous nous avez fait perdre
une occasion que nous ne retrouverons que difficilement. Nous nous
etions cependant bien expliques a Alexandrie, de commencer a traiter
avec les Anadis pour pouvoir les surprendre ensuite avec la cavalerie.
J'imagine que les Arabes seront actuellement bien loin dans le desert.
Au reste, je laisse l'ordre a Rahmanieh, au general Andreossi, de
proteger, avec la cavalerie et les dromadaires, les operations qui
pourraient etre necessaires pour eloigner les Arabes, en supposant
qu'ils ne seraient pas accules dans le desert.
BONAPARTE.
Au Caire, le l3 thermidor an 7 (10 aout 1799).
_Au directoire executif._
_Siege du fort d'Aboukir._
Le 8 thermidor, je fis sommer le chateau d'Aboukir de se rendre: le
fils du pacha, son kiaya et les officiers voulaient capituler; mais ils
n'etaient pas ecoutes des soldats.
Le 9, on continua le bombardement.
Le 10, plusieurs batteries furent etablies sur la droite et la gauche
de l'isthme: plusieurs chaloupes canonnieres furent coulees bas, une
fregate fut dematee, et prit le large.
Le meme jour, l'ennemi, commencant a manquer de vivres, se faufila dans
quelques maisons du village qui touche le fort: le general Lannes y
etant accouru fut blesse a la jambe; le general Menou, le remplaca dans
le commandement du siege.
Le 12, le general Davoust etait de tranchee; il s'empara de toutes les
maisons ou etait loge l'ennemi, et le jeta dans le fort, apres lui avoir
tue beaucoup de monde. La vingt-deuxieme demi-brigade d'infanterie
legere et le chef de brigade Magni, qui a ete legerement blesse, se sont
parfaitement conduits. Le succes de cette journee, qui a accelere la
reddition du fort, est du aux bonnes dispositions du general Davoust.
Le 15, le general Robin etait de tranchee: nos batteries etaient sur la
contrescarpe; nos mortiers faisaient un feu tres-vif; le chateau n'etait
plus qu'un monceau de pierres. L'ennemi n'avait point de communication
avec l'escadre, il mourait de soif et de faim; il prit le parti, non de
capituler (ces gens-ci ne capitulent pas), mais de jeter ses armes, et
de venir en foule embrasser les genoux du vainqueur. Le fils du pacha,
le kiaya et deux mille hommes ont ete faits prisonniers. On a trouve
dan
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