ai pour conduire les hommes les
plus grands moyens, la persuasion et la force; qu'avec l'une, je cherche
a faire des amis, qu'avec l'autre je detruis mes ennemis.
Je desire que vous me donniez le plus souvent possible de vos nouvelles,
et que vous m'informiez de la situation des choses.
BONAPARTE.
Au Caire, le 30 thermidor an 7 (17 aout 1799).
_Au general Kleber._
Je renvoie, citoyen general, l'effendi pris a Aboukir a Constantinople,
avec une longue lettre pour le grand-visir: c'est une ouverture de
negociation que je fais. Faites-le partir sur une djerme pour Chypre,
traitez-le bien; mais qu'il ait peu de communication. Faites la plus
grande ostension de forces que vous pourrez.
BONAPARTE.
Au Caire, le 30 thermidor an 7 (17 aout 1799).
_ Au general Dugua._
Je vous envoie, citoyen general, une lettre cachetee pour le grand
visir, avec une pour le general Kleber.
Vous vous adresserez a Sulfukiar pour faire venir demain chez vous,
l'effendi fait prisonnier a Aboukir. Vous le ferez partir pour Damiette,
et vous lui remettrez la lettre pour le grand-visir. Vous lui donnerez
un officier de votre etat-major pour le conduire, et que personne n'ait
de communication avec lui; traitez-le cependant avec egards.
BONAPARTE.
Au Caire, le 30 thermidor an 7 (17 aout 1799).
_Au grand-visir._
Grand parmi les grands eclaires et sages, seul depositaire de la
confiance du plus grand des sultans.
J'ai l'honneur d'ecrire a votre excellence par l'effendi qui a ete fait
prisonnier a Aboukir, et que je lui renvoie pour lui faire connaitre la
veritable situation de l'Egypte, et entamer des negociations entre la
Sublime Porte et la republique francaise, qui puissent mettre fin a la
guerre qui se trouve exister pour le malheur de l'un et de l'autre etat.
Par quelle fatalite la Porte et la France, amies de tous les temps, et
des-lors par habitude, amies par l'eloignement de leurs frontieres, la
France ennemie de la Russie et de l'empereur, la Porte ennemie de la
Russie et de l'empereur, sont-elles cependant en guerre?
Comment votre excellence ne sentirait-elle pas qu'il n'y a pas un
Francais de tue qui ne soit un appui de moins pour la Porte?
Comment votre excellence, si eclairee dans la connaissance de la
politique et des interets des divers etats, pourrait-elle ignorer que la
Russie et l'empereur d'Allemagne se sont plusieurs fois entendus pour le
partage de la Turquie, et que ce n'a ete
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