Le vent commence a devenir bon et nos
ports sont ouverts. Au reste, Perree, avec ses trois fregates, doit y
etre arrive: il etait charge de nos instructions particulieres.
J'attache une importance majeure a la prompte execution du mouvement de
cavalerie dont je vous ai parle plus haut.
Le general Dommartin se rendant a Alexandrie sur un batiment arme, a ete
attaque par les Arabes. Il est parvenu, quoique echoue, a les repousser
avec la mitraille; mais il a deux blessures qui ne sont pas dangereuses.
On dit que vous avez quelques gros batimens provenant des mameloucks,
et quelques djermes desarmees: faites passer tout cela au Caire, nous
tacherons d'en tirer parti.
BONAPARTE.
Au Caire, le 15 messidor an 7 (3 juillet 1799).
_Au scheick El-Bekir, le premier des scherifs et notre ami._
Je vous ecris la presente pour vous faire passer la demande que vous
m'avez faite pour votre femme, pour dix karats de village, uniquement
pour vous donner une preuve de l'estime que je fais de vous, et du desir
que j'ai de voir tous vos voeux et tout ce qui peut vous rendre heureux
s'accomplir.
BONAPARTE.
Au Caire, le 15 messidor an 7 (3 juillet 1799).
_Au general Reynier._
J'ai recu, citoyen general, votre lettre de Seneta, du 10 messidor.
Toute la cavalerie de l'armee est dans ce moment-ci dans le Rahhireh; il
sera possible, cependant, de reunir une centaine de chevaux d'ici au 20,
en y mettant une partie de mes guides. Faites en sorte que, ce jour-la,
les cent hommes de cavalerie que vous avez soient a Belbeis, afin que
ces deux cents hommes reunis, avec une piece de canon, et deux cents
hommes d'infanterie puissent nettoyer l'oasis. Je confierai cette
operation au general Lagrange.
Le seul moyen qui vient de reussir parfaitement au general Rampon, et
qui lui a fait lever en tres-peu de temps cent chevaux et tout le miri
du Kelioubeh, c'est d'arreter les scheicks qui ne payent pas, et de les
tenir en otages jusqu'a ce qu'ils aient donne de bons chevaux et paye le
miri. Avec votre infanterie et votre piece de canon, vous en avez autant
qu'il vous en faut pour ne pas vous detourner un instant de l'importante
affaire de la levee du miri.
Pour surprendre Elfy-Bey dans l'ouadi, il faut que les troupes partent
le soir de Belbeis, marchent toute la nuit dans le desert, de maniere a
arriver, a la petite pointe du jour, au santon.
BONAPARTE.
An Caire, le 15 messidor an 7 (3 juillet 1799).
_Au ge
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