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in, a cinq heures, sans y connaitre personne. J'avais une petite caisse, avec quelques chemises dedans, qui m'obligeait a prendre une voiture. Je dis au cocher de me conduire a un hotel du quartier Latin. Quel hotel? dit le cocher. Cela m'est egal.--Voulez-vous l'hotel Racine? Va--pour l'hotel Racine: le nom me plait. Nous roulions depuis assez longtemps quand le cocher arreta son cheval et voulut revenir en arriere. Qu'est-ce qu'il y a? J'ai depasse l'hotel Racine.--Continuez. Je ne tiens pas plus a l'hotel Racine qu'a un autre.--Voulez-vous l'hotel du Senat?--Le nom me va mieux encore; c'est peut-etre un presage." Il me conduisit a l'hotel du Senat, ou avec ce qui me restait de mes quatre-vingts francs, je payai un mois d'avance. J'y suis reste huit ans. --C'est drole. --Que faire? Je connaissais le latin et le grec aussi bien qu'homme en France, mais pour le reste j'etais ignorant comme un cuistre. Le matin meme, je cherchai a tirer parti de ce que je savais, et m'en allai chez un editeur de livres classiques dont j'avais entendu parler par mon professeur de litterature grecque. Apres m'avoir interroge, il me donna a preparer un Pindare avec des notes en latin et m'avanca trente francs qui me firent vivre un mois. Ce qui m'avait amene a Paris, c'etait l'envie de travailler, mais sans que je me fusse dit a l'avance a quoi je travaillerais; j'allai partout ou des cours etaient ouverts: a la Sorbonne, au College de France, a l'Ecole de droit, a l'Ecole de medecine, et ce ne fut qu'apres un mois que je me decidai: les subtilites du droit m'avaient deplu; au contraire, l'enseignement de la medecine reposant sur l'observation des faits m'attirait: je serais medecin. --Tout a fait un mariage de raison, allez. --Non, un mariage d'amour; car la raison, si je l'avais consultee, m'aurait dit qu'epouser la medecine quand on n'a rien, ni famille pour vous soutenir, ni relations pour vous pousser, c'est se condamner a une vie d'epreuves, de luttes et de misere, dans laquelle les mieux trempes laissent lambeau apres lambeau la sante physique aussi bien que la sante morale, leur force comme leur dignite. Mon temps d'etudes fut heureux; je travaillais; et avec quelques lecons de latin que je donnais j'avais de quoi manger. Quand je touchai comme interne six cents francs, huit cents francs, neuf cents francs, je crus que c'etait la fortune, et je serais reste interne toute la vie si j'avais pu. Recu docteur, je dus quitter l'
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