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'etais aupres d'elle, attendant mon tour de lui dire adieu. Je me representais la benediction des parents comme un acte solennel, tel que je l'avais vue sur des gravures; elle se donnait en un clin d'oeil et sans meme lever la main. Sauf les demonstrations de Mlle Tapinois, de l'abbe et de quelques autres personnes qui avaient tenu a prononcer des paroles memorables, on aurait cru qu'il s'agissait d'un depart tout ordinaire. Le train s'ebranla. Monte le dernier, je me trouvai le plus rapproche de la portiere. Mon pere m'invita a laisser ma place a ma soeur. Je fus blesse de cette invitation qui ressemblait trop a un ordre. Sans doute j'aurais du penser de moi-meme a m'effacer. Melanie pencha la tete au dehors, sans crainte de la pluie qui tombait. Elle agitait le bras, puis, la voie decrivant une courbe, elle rentra dans le compartiment avec les yeux rouges, mais ce fut pour gagner rapidement l'autre fenetre. Je compris qu'elle cherchait la maison que, de ce cote-la, on pouvait apercevoir. Apres quoi, elle s'assit et se cacha le visage dans les mains. Comme elle demeurait ainsi sans bouger, mon pere la prit doucement: --Tu sais, ma petite, si tu as trop de chagrin, je te ramenerai. Elle se redressa, toute ruisselante, et dans un sourire navre protesta : --Oh! pere, c'est bien ma vocation. Seulement, j'ai ete si heureuse ici, et ne plus revoir la mere, ni la maison, c'est dur. --Et pour nous? dit mon pere. Il se detourna. Peut-etre si je m'etais rendu compte de son attendrissement, aurais-je moins souffert, dans mon coin, de me croire oublie. Mais comme il domptait sa douleur, je pus me ronger a l'aise. Ma soeur en s'en allant suivait son idee, selon le mot de grand-pere, tandis qu'on m'envoyait en prison. Je ne pensais plus que je l'avais demande. Mais, a la maison, n'etais-je pas aussi un prisonnier? Et, dans ma revolte, m'excitant avec l'image de Nazzarena sur le grand chemin, les cheveux meles au soleil et le rire aux dents, je me repetais cette phrase que rythmait la marche du train: "Je veux etre libre. Je veux etre libre." LIVRE IV I L'EPIDEMIE Je me preparais a la liberte par des annees de reclusion, dont je ne transcrirai pas l'histoire apres tant d'autres petits revoltes. Jamais je ne pus m'accoutumer a cet internat que j'avais reclame dans un acces d'orgueil que pour rien au monde je n'eusse desavoue. Cependant je passais pour un bon eleve, a qui l'on ne reprochait qu'un peu de res
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