rable a ces
_Memoires_, que nous avons cru devoir en procurer une nouvelle edition.
Outre les avantures du comte de Grammont, tres-piquantes par
elles-memes, ils contiennent l'histoire amoureuse d'Angleterre sous le
regne de Charles II. Ils sont d'ailleurs ecrits d'une maniere si vive
et si ingenieuse, qu'ils ne laisseroient pas de plaire infiniment,
quand la matiere en seroit moins interessante.
"Le heros de ces _Memoires_ a trouve dans le comte Hamilton un
historien digne de lui. Car on n'ignore plus qu'ils sont partis de la
meme main a qui l'on doit encore d'autres ouvrages frappes au meme
coin.
"Nous avons enrichi cette edition d'un discours mele de prose et de
vers, ou l'on exagere la difficulte qu'il y a de bien representer le
comte de Grammont. On reconnoitra facilement que ce discours est du
meme auteur que les _Memoires_, et qu'il devoit naturellement en {4}
orner le frontispice. Au reste il ne nous appartient point d'en
apprecier le merite. Nous dirons seulement que des personnes d'un gout
sur et delicat le comparent au _Voyage de Chapelle_, et qu'ils y
trouvent les memes graces, le meme naturel et la meme legerete.
"Il ne nous reste plus qu'a dire un mot de M. Hamilton lui-meme, auteur
de ces memoires, et du discours qui les precede.
"Antoine Hamilton dont nous parlons, etoit de l'ancienne et illustre
maison de ce nom en Ecosse. Il naquit en Irlande. Il eut pour pere le
chevalier Georges Hamilton, petit-fils du duc d'Hamilton, qui fut aussi
duc de Chatelleraud en France.
"Sa mere etoit madame Marie Butler, soeur du duc d'Ormond, viceroi
d'Irlande, et grand maitre de la maison du roi Charles.
"Dans les revolutions qui arriverent du tems de Cromwel, ils suivirent
le roi et le duc d'Yorck son frere qui passerent en France. Ils y
amenerent leur famille. Antoine ne faisoit a peine que de naitre.
"Lorsque le roi fut retabli sur son trone, il ramena en Angleterre les
jeux et la magnificence. On voit dans les memoires de Grammont combien
cette cour etoit brillante; la curiosite y attira le comte de Grammont.
Il y vit mademoiselle d'Hamilton, il ne tarda pas a sentir le pouvoir
de ses charmes, il l'epousa enfin; et c'est la tendresse qu'_Antoine_
avoit pour sa soeur, qui l'engagea a faire plusieurs voyages en France,
ou il etoit eleve, et ou il a passe une partie
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