FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106  
107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  
ouerent resolument leurs tetes chargees d'annees. Tarass avait touche juste. Deja l'on voyait sortir de la ville l'armee ennemie, faisant sonner les trompettes et les clairons, ainsi que les seigneurs polonais, la main sur la hanche, entoures de nombreux serviteurs. Le gros colonel donnait des ordres. Ils s'avancerent rapidement sur les Cosaques, les menacant de leurs regards et de leurs mousquets, abrites sous leurs brillantes cuirasses d'airain. Des que les Cosaques virent qu'ils s'etaient avances a portee, tous dechargerent leurs longs mousquets de six pieds, et continuerent a tirer sans interruption. Le bruit de leurs decharges s'etendit au loin dans les plaines environnantes, comme un roulement continu. Le champ de bataille etait couvert de fumee, et les Zaporogues tiraient toujours sans relache. Ceux des derniers rangs se bornaient a charger les armes qu'ils tendaient aux plus avances, etonnant l'ennemi qui ne pouvait comprendre comment les Cosaques tiraient sans recharger leurs mousquets. Dans les flots de fumee grise qui enveloppaient l'une et l'autre armee, on ne voyait plus comment tantot l'un tantot l'autre manquait dans les rangs; mais les Polonais surtout sentaient que les balles pleuvaient epaisses, et lorsqu'ils reculerent pour sortir des nuages de fumee et pour se reconnaitre, ils virent bien des vides dans leurs escadrons. Chez les Cosaques, trois hommes au plus avaient peri, et ils continuaient incessamment leur feu de mousqueterie. L'ingenieur etranger s'etonna lui-meme de cette tactique qu'il n'avait jamais vu employer, et il dit a haute voix: -- Ce sont des braves, les Zaporogues! Voila comment il faut se battre dans tous les pays. Il donna le conseil de diriger les canons sur le camp fortifie des Cosaques. Les canons de bronze rugirent sourdement par leurs larges gueules; la terre trembla au loin, et toute la plaine fut encore noyee sous des flots de fumee. L'odeur de la poudre s'etendit sur les places et dans les rues des villes voisines et lointaines; mais les canonniers avaient pointe trop haut. Les boulets rougis decrivirent une courbe trop grande; ils volerent, en sifflant, par-dessus la tete des Cosaques, et s'enfoncerent profondement dans le sol en labourant au loin la terre noire. A la vue d'une pareille maladresse, l'ingenieur francais se prit par les cheveux et pointa lui-meme les canons, quoique les Cosaques fissent pleuvoir les balles sans relache. Tarass avait vu de loin le
PREV.   NEXT  
|<   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106  
107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  



Top keywords:
Cosaques
 

mousquets

 

comment

 
canons
 

virent

 

tiraient

 

Zaporogues

 

relache

 
etendit
 
avaient

avances

 

Tarass

 

ingenieur

 

balles

 

tantot

 

sortir

 

voyait

 

mousqueterie

 

continuaient

 
incessamment

jamais
 

employer

 
tactique
 

etonna

 

battre

 

braves

 

etranger

 
plaine
 
enfoncerent
 

profondement


labourant
 

dessus

 

sifflant

 

decrivirent

 

courbe

 

grande

 

volerent

 

pointa

 

quoique

 

fissent


pleuvoir

 

cheveux

 

pareille

 
maladresse
 

francais

 

rougis

 

boulets

 

gueules

 

larges

 

trembla