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eils; j'ai donne cinquante ducats a chaque sentinelle et au _Leventar_... -- C'est bien. Conduis-moi pres de lui, dit Tarass resolument, et toute sa fermete rentra dans son ame. Il consentit a la proposition que lui fit Yankel, de se deguiser en costume de comte etranger, venu d'Allemagne; le juif, prevoyant, avait deja prepare les vetements necessaires. Il faisait nuit. Le maitre de la maison (ce meme juif a cheveux roux et couvert de taches de rousseur) apporta un maigre matelas, couvert d'une espece de natte, et l'etendit sur un des bancs pour Boulba. Yankel se coucha par terre sur un matelas semblable. Le juif aux cheveux roux but une tasse d'eau-de-vie, puis ota son demi-caftan, ne conservant que ses souliers et ses bas qui lui donnaient beaucoup de ressemblance avec un poulet, et il s'en fut se coucher a cote de sa juive, dans quelque chose qui ressemblait a une armoire. Deux petits juifs se coucherent par terre aupres de l'armoire, comme deux chiens domestiques. Mais Tarass ne dormait pas: il demeurait immobile, frappant legerement la table de ses doigts. Sa pipe a la bouche, il lancait des nuages de fumee qui faisaient eternuer le juif endormi et l'obligeaient a se fourrer le nez sous la couverture. A peine le ciel se fut-il colore d'un pale reflet de l'aurore, qu'il poussa Yankel du pied. -- Debout, juif, et donne-moi ton costume de comte. Il s'habilla en une minute, il se noircit les moustaches et les sourcils, se couvrit la tete d'un petit chapeau brun, et s'arrangea de telle sorte qu'aucun de ses Cosaques les plus proches n'eut pu le reconnaitre. A le voir, on ne lui aurait pas donne plus de trente ans. Les couleurs de sa sante brillaient sur ses joues, et ses cicatrices memes lui donnaient un certain air d'autorite. Ses vetements chamarres d'or lui seyaient a merveille. Les rues dormaient encore. Pas le moindre marchand ne se montrait dans la ville, une corbeille a la main. Boulba et Yankel atteignirent un edifice qui ressemblait a un heron au repos. C'etait un batiment bas, large, lourd, noirci par le temps, et a l'un de ses angles s'elancait, comme le cou d'une cigogne, une longue tour etroite, couronnee d'un lambeau de toiture. Cet edifice servait a beaucoup d'emplois divers. Il renfermait des casernes, une prison et meme un tribunal criminel. Nos voyageurs entrerent dans le batiment et se trouverent au milieu d'une vaste salle ou plutot d'une cour fermee par en haut. Pres de mille hommes y
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