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on de son pere, ou deux amoureux qui font leur malheur en se querellant a qui sera le plus pauvre. C'est un cliche accepte dans les vaudevilles comme dans les pieces tres litteraires. J'en pourrais dire autant du roman. Les ecrivains de talent pataugent dans ce poncif comme les derniers des feuilletonistes. Il y a donc la, quand on etudie de pres la mecanique theatrale, un simple rouage accepte de tous, dont l'emploi est fixe par des regles, et qui produit toujours le meme effet sur le public. La formule veut que la question d'argent desespere les amoureux delicats; et des que deux amoureux, dans les conditions requises, sont mis a la scene, l'auteur dramatique emploie tout de suite la formule, comme il placerait une piece decoupee dans un jeu de patience. Cela s'emboite, le public retrouve l'idee toute faite, on s'entend a demi mots, rien de plus commode; car on est dispense d'une etude serieuse des realites, on echappe a toutes recherches et a toutes facons de voir originales. De meme pour le fils qui meurt de la honte de son pere; il fait partie de la collection de pantins que les theatres ont dans leurs magasins des accessoires. On le revoit toujours avec plaisir, ce type du fils vengeur, en bois ou en carton. La comedie italienne avait Arlequin, Pierrot, Polichinelle, Colombine, ces types de la grace et de la coquinerie humaines, si observes et si vrais dans la fantaisie; nous autres, nous avons la collection la plus triste, la plus laide, la plus faussement noble qu'on puisse voir, des bonshommes blemes, l'amant qui crache sur l'argent, le fils qui porte le deuil des farces du pere, et tant d'autres faiseurs de sermons, abstracteurs de quintessence morale, professeurs de beaux sentiments. Qui donc ecrira les _Precieuses ridicules_ de ce protestantisme qui nous noie? J'ai dit un jour que notre theatre se mourait d'une indigestion de morale. Rien de plus juste. Nos pieces sont petites, parce qu'au lieu d'etre humaines, elles ont la pretention d'etre honnetes. Mettez donc la largeur philosophique de Shakespeare a cote du catechisme d'honnetete que nos auteurs dramatiques les plus celebres se piquent d'enseigner a la foule. Comme c'est etroit, ces luttes d'un honneur faux sur des points qui devraient disparaitre dans le grand cri douloureux de l'humanite souffrante! Ce n'est pas vrai et ce n'est pas grand. Est-ce que nos energies sont la? est-ce que le labeur de notre grand siecle se trouve dans ces puerilites du c
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