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[Illustration: Fig. 173]
2.--LES PROCEDES TECHNIQUES.
La preparation des surfaces a couvrir exigeait beaucoup de temps et
beaucoup de soin. Comme l'imperfection des procedes de construction ne
permettait pas a l'architecte de planer avec exactitude les parements
exterieurs des murs du temple ou des pylones, il fallait bien que le
decorateur s'accommodat d'une surface legerement bombee ou deprimee par
endroits. Du moins etait-elle formee de blocs a peu pres homogenes: les
filons de calcaire ou l'on creusait les hypogees contenaient presque
toujours des rognons de silex, des fossiles, des chapelets de coquilles
petrifiees. On remediait a ces defauts de facons differentes, selon que
la decoration devait etre peinte ou sculptee. Dans le premier cas, apres
avoir degrossi la paroi, on appliquait sur la surface encore rugueuse un
crepi d'argile noire et de paille hachee menu, semblable au melange avec
lequel on fabriquait la brique. Dans le second, on s'arrangeait autant
que possible de maniere a eviter les inegalites de la pierre. Quand
elles tombaient dans le champ des figures, mais n'offraient point trop
de resistance au ciseau, on les laissait subsister, sinon on les
enlevait et on bouchait le trou avec du ciment blanchatre ou des
morceaux de calcaire ajustes. Ce n'etait point petite affaire, et l'on
cite telle salle de tombeau ou chaque paroi est incrustee au quart de
dalles rapportees. Ce travail preliminaire acheve, on repandait sur
l'ensemble une couche mince de platre fin, gache avec du blanc d'oeuf,
qui masquait l'enduit ou le rapiecage, et formait un champ lisse et
poli, sur lequel le pinceau du dessinateur pouvait glisser librement.
On rencontre un peu partout, et jusque dans les carrieres, des chambres
ou parties de chambres inachevees, qui gardent encore l'esquisse a
l'encre rouge ou noire des bas-reliefs dont elles devaient etre
revetues. Le modele, execute en petit, etait mis au carreau et
transporte sur la muraille a grande echelle par les aides et par les
eleves. En quelques endroits, le sujet est indique sommairement par deux
ou trois coups de calame hatifs: tel est le cas pour certaines scenes
des tombeaux thebains que Prisse a relevees avec soin (Fig.174).
Ailleurs, le trait est entierement termine et les figures n'attendent
plus sur le treillis que l'arrivee du sculpteur. Quelques praticiens se
contentaient de determiner la position des epaules et l'aplomb des corps
par des lignes horizontal
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