de
penitence et son zele d'apotre, avait, quoique arrive depuis deux ans
seulement a Villemarie, conquis l'estime et l'affection de tous. On
attendait beaucoup de lui, Dieu ne lui laissa pas le temps de produire
tous ses fruits.
Les contemporains ont rendu a ses vertus les plus eclatants temoignages.
"La vie de M. Vignal, lit-on dans la _Relation_ des Jesuites de 1662,
etait d'une tres douce odeur a tous les Francais par la pratique de
l'humilite, de la charite, de la penitence, vertus qui etaient rares en
lui et qui le rendaient aimable a tout le monde; et sa mort a ete bien
precieuse aux yeux de Dieu, puisqu'il l'a recue de la main de ceux
pour lesquels il a souvent voulu donner sa vie; il avait des grandes
tendresses pour leur salut, il s'est offert plusieurs fois de nous venir
joindre quand nous etions a Onnontaghe, afin de travailler ensemble a
la conversion de ces barbares. Il l'aurait fait si sa complexion et ses
forces eussent correspondu a son courage."
Ce fut surtout aux hospitalieres de Saint-Joseph, dont M. Vignal etait
le superieur et le confesseur, que cette mort fut sensible. Elles en
parlaient ainsi a leurs soeurs de France: "Nous nous flattions de
posseder longtemps M. Vignal, qui nous avait ete donne en remplacement
de M. Le Maitre; mais Dieu en a dispose autrement et lui a fait eprouver
le meme sort qu'a ce dernier. Etant alle avec quelques ouvriers a l'_Ile
a la Pierre_, il fut recu par les Iroquois qui le prirent et le tuerent.
Ce sont la des circonstances bien douloureuses pour ses amis, mais
particulierement pour nous qui en sommes vivement affligees... Il etait
tres porte pour nos interets, et nous affectionnait beaucoup."
M. Vignal, comme tant d'autres colons qui avaient abandonne positions du
monde, affections de famille, patrie pour venir en Canada conquerir a
Dieu des ames, s'etait consacre au service du divin Maitre, service qui,
ainsi qu'il nous l'a appris lui-meme, doit etre une lutte.
M. Vignal etait un veritable serviteur de Dieu; il aspirait au martyre
qui rend l'homme le plus semblable au divin Maitre, et son desir le plus
intense etait d'en conquerir la couronne.
Dieu exauca le desir de ce saint pretre et, pour prix de ses vertus,
il lui donna la recompense la plus enviable pour toute ame vraiment
chretienne: le martyre.
LE MAJOR LAMBERT CLOSSE
1641-1662
I
DES QUALITES ET DU COURAGE DE LAMBERT CLOSSE.
"C'etait un homme dont la piete ne cedait en ri
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