ys pour aller servir
contre le Turc et n'etre pas prive de cette gloire."
Avec ces admirables dispositions, on ne doit pas s'etonner que Lambert
Closse ait rendu de nombreux et signales services a la colonie. Il etait
partout et partout il faisait des merveilles; il avait l'honneur de
commander en second la garnison de Villemarie. Malheureusement dans ces
temps si troubles, ou les perils les plus graves menacaient incessamment
les colons, on n'avait guere le temps d'ecrire l'histoire au jour le
jour; aussi beaucoup de belles actions, accomplies par Lambert Closse et
d'autres de ses compagnons, sont-elles restees ignorees.
Nous savons cependant par des ecrits du temps, soit de M. Dollier de
Casson, soit de la mere Juchereau, que Lambert Closse se montrait
toujours et partout l'ami des braves et le fleau des poltrons, et qu'il
prenait le plus grand soin de ses soldats en les exercant frequemment au
maniement des armes. Il voulait ainsi les aguerrir et les rendre plus
confiants en eux-memes. Quant a lui, singulierement habile a manier le
mousquet, il pouvait, par son adresse a se servir de cette arme, etre
compare a ces guerriers dont il est dit dans la Bible, qu'avec leur
fronde, ils auraient atteint jusqu'a un cheveu sans donner ni a droite
ni a gauche. Il parait meme qu'il exercait ses soldats non seulement a
tirer juste, mais a tirer toujours en face d'eux-memes de maniere a tuer
le plus d'ennemis, en tirant chacun sur le sien.
II
RESULTATS DES EXERCICES QUE LE MAJOR FAISAIT FAIRE AUX SOLDATS.
Ces resultats etaient excellents ainsi que le prouve le trait suivant,
fort surprenant, et peut-etre unique dans son genre. C'est la mere Marie
Juchereau qui la rapporte dans son _Histoire de l'Hotel-Dieu de Quebec_.
"Une fois," dit-elle, "une armee formidable d'Iroquois assiegea une
des redoutes construites par les habitants de Villemarie a la pointe
Saint-Charles. M. de Maisonneuve, s'etant informe ou etaient les
quatre hommes qui en avaient la garde, demanda a ceux du fort s'ils
laisseraient perir leurs camarades. Il n'a pas plutot parle que vingt
d'entre eux s'offrent pour aller les delivrer de cette multitude
de barbares qui environnent la redoute. _Apres avoir tous recu
l'absolution_, ils partent sous la conduite de M. Closse et prennent un
chemin detourne pour arriver sans etre apercus; mais ils ne purent si
bien faire que les ennemis ne les decouvrissent; ce qu'ils marquerent
aussitot par des huees et de
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