sistance n'est pas exempte de rudesse.
Mais de cela meme je tire un favorable augure; et quand, en reponse aux
argumens irresistibles de Mr. Stratford Canning, je vois Mr. Quincy Adams
toujours sur le point de manquer de mesure, je ne puis m'empecher
d'attribuer une telle disposition au malaise qu'il eprouve en repoussant
une proposition evidemment equitable, et j'aime a esperer qu'il finira par
l'adopter avec satisfaction. Dans une cause qui embrasse les plus chers
interets d'une grande portion de nos semblables, il est penible sans doute
de voir le gouvernement americain s'en tenir aux minuties de l'etiquette
nationale, au lieu d'envisager la question sous un point de vue plus reel
et plus eleve; mais si telle est la diplomatie des Etats-Unis, avec quelle
satisfaction n'avons-nous pas reconnu que les sentimens individuels des
Americains se sont montres tels qu'on devait les attendre d'hommes issus
de la meme origine que la notre, d'hommes eleves dans la jouissance des
memes droits et des memes prerogatives constitutionnelles. Les officiers
de la marine americaine en croisiere sur les cotes d'Afrique, ont seconde
nos efforts avec la bienveillance et la cordialite la plus parfaite. Je
desire ardemment, je l'avoue, que la Grande-Bretagne et l'Amerique
eprouvent l'une pour l'autre les sentimens qui conviennent a deux peuples
qui sont descendus des memes ancetres, qui parlent la meme langue, qui
professent la meme religion, qui font gloire de la meme liberte politique,
et qui sont redevables aux memes principes constitutionnels des bienfaits
speciaux dont ils jouissent: je me rejouis de tout indice qui semble
annoncer que les deux peuples ne connaitront bientot plus d'autre rivalite
que celle qui peut exister entre des amis et des freres; et je me livre
avec bonheur a l'espoir qu'ils seront desormais unis l'un a l'autre par
des liens d'estime et d'affection mutuelles.
Il me reste a remplir la plus penible portion de ma tache: je dois parler
de la conduite de la France relativement a la Traite des Negres. Si l'on
reflechit que le gouvernement francais a condamne la Traite dans les
termes les plus energiques, comment ajouter foi a ce qui est neanmoins
d'une verite incontestable? c'est que dans quelque direction que nous
jetions les yeux, sur toutes les mers, dans tous les ports, sur tous les
points de la cote d'Afrique, et presque dans toutes les autres parties du
monde, nos regards affliges rencontrent des preuves manifestes
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