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rendit toute triste... --Papa, dis-je, en jetant mes bras autour de son cou, veux-tu me faire un bien grand plaisir? --Mais oui. On ne refuse rien a sa petite fille le jour de l'an, repondit ce cher petit pere, qui me gate beaucoup, parait-il, que desires-tu? Je racontai alors tout ce qui s'etait passe, et, joignant mes mains avec ferveur, comme pour prier le bon Dieu, je le suppliai de nous amener les deux mendiantes pour les rechauffer et me laisser partager mes bonbons avec la douce enfant. --Mais nous ne les connaissons pas, cher ange, objecta mon pere en m'embrassant avec tendresse. --Oui, oui, reprit maman, je crois les connaitre. Cette pauvre aveugle est l'aieule et le seul support de six orphelins, dont la mere est morte de privations l'automne dernier. --Veux-tu, petite mere? repetai-je tout bas. Elle me prit sur ses genoux et me pressa sur son coeur, en promettant de m'accorder tout ce que je demanderais. Apres la grand'messe, en effet, on revint me chercher. Je m'installai dans la voiture, paree de mon fameux bonnet de peluche, munie d'un cornet de bonbons, et accompagnee de mademoiselle Mimie, qui faisait des grands yeux etonnes en se trouvant dehors. Jacques nous deposa dans une petite rue que je n'avais jamais vue, devant une vieille masure. Oh! que c'etait noir et triste la-dedans! Pas de feu, pas de lits blancs, rien!... Tous les petits freres, appuyes sur les genoux de la grand'mere, pleuraient amerement en lui demandant du pain. Marie (c'est le nom de la mendiante) avait ses bras autour du cou de son aieule. Jacques tira de dessous le siege de la voiture un grand panier qu'il emporta dans la maison. Figurez-vous que maman y avait entasse des robes, des bas, des gateaux, du vin, du pain, des poulets, des bonbons... Je donnai tous les miens aux petits freres, qui me faisaient rire. aux larmes en les avalant tout ronds. Je pretai aussi ma poupee a Marie. Elle osait a peine y toucher, et disait avec admiration a la vieille aveugle: --Oh! grand'mere! si tu voyais comme elle est gentille. Un vrai bebe vivant! La pauvre grand'maman pleurait, elle... C'est drole comme les vieilles gens pleurent toujours, meme quand ils sont heureux. Elle tenait les mains de maman et disait en secouant sa tete blanche: --Que le bon Dieu vous benisse, bonne petite dame! Que le bon Dieu vous benisse! Elle repetait constamment les memes paroles en sanglotant. Mais les orphelins etaie
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