orce. Nous essayons de le
maintenir vertical a l'aide de 16 cordes d'equateur attachees a son filet
et fixees au sol. Il ne bouge plus, et parait se fatiguer moins par ce
procede d'amarrage.
_Dimanche 25. Noel_.--Froid terrible. Vent du nord tres-violent.--Dans
la journee une bourrasque rompt toutes les cordes d'equateur de notre
aerostat.--Malgre la tempete, le ballon tient toujours, mais plusieurs
mailles de son filet sont brisees.
_Lundi 26_.--Le vent est tombe. Dans l'apres-midi nous reparons les
avaries de la _Ville de Langres_. Jossec raccommode le filet, nous
bouchons des petits trous qui se sont ouverts dans l'etoffe.
On dit que les Prussiens s'eloignent du Mans. On se demande si c'est une
feinte, pour masquer une attaque prochaine.
_Mardi 27_.--_La Ville de Langres_ fuit. Le ballon est en partie degonfle.
Nous y introduisons 200 metres cubes de gaz qui l'arrondissent.
_Mercredi 28_.--Temps brumeux. Neige. Mon frere et moi nous faisons deux
ascensions captives a 100 metres de haut, mais l'horizon est entierement
cache par le brouillard.
Le Mans offre une physionomie bien curieuse, surtout le soir. Les cafes
etaient ces jours-ci encombres d'officiers, les rues remplies de soldats
errants. Il a fallu remedier a tout prix a ce relachement de la discipline
militaire.--On vient de prendre des mesures rigoureuses. Des patrouilles
de gendarmes arretent tous les soldats, et les menent aux avant-postes.
Les cafes, les hotels sont gardes par des factionnaires qui empechent
d'entrer tous les officiers qui ne sont pas munis de cartes speciales
emanees du commandant de place.
A table d'hote les officiers qui dinent a cote de nous sont interroges par
des gendarmes qui leur demandent d'exhiber leur carte de circulation.
Il fallait cette surveillance, car le desordre etait dans les rangs de
l'armee. Les officiers, au lieu de rester dans leurs cantonnements,
venaient en ville. Et les soldats ne tardaient pas a suivre l'exemple
donne par leurs chefs.
_Jeudi 29_.--Le vent est toujours d'une violence extreme. Le ballon
souffre et s'use inutilement. Le general Chanzy nous donne l'ordre de le
degonfler. Il nous dit qu'il ne suppose pas qu'il y ait de combat avant
quelque temps. Il nous fera signe au moment voulu.
_Samedi 31_.--Un ballon de Paris vient de tomber aux environs du Mans.
L'aeronaute, M. Lemoine, est ici. Nous passons la soiree avec lui.
Il nous rapporte que Paris est toujours dans les memes conditio
|