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urs selles,
droits comme des I, et semblent etreindre de leurs jambes, comme dans
un etau, leurs minces chevaux qui bondissent avec la legerete la plus
gracieuse.
En quelques secondes, les chevaux ont passe le pont et s'arretent devant
le ballon. Le general descend de cheval, je vais a sa rencontre en lui
disant:--Nous sommes prets, mais le vent est violent, il sera impossible
d'atteindre une grande hauteur. Vous aurez toutefois une idee des services
que nous pouvons rendre.
Mon frere saute dans la nacelle, et le ballon s'eleve lentement, se
penche a l'extremite des cables qu'il tend avec force, en leur donnant
la rigidite de barres de fer. Arrive a 100 metres de haut, l'aerostat
s'arrete, il a une force ascensionnelle considerable, par moment il
oscille dans l'air, en se rapprochant de terre, mais ce n'est que pour
bondir bientot au bout de ses cordes. Le general observe le ballon avec
attention, il se fait expliquer la disposition des cables, les moyens de
transport de l'appareil, il me demande ce qu'il nous faudrait de soldats
pour nous aider, de voitures pour porter nos acides et nos batteries.
--Quand j'aurai besoin de vous, me dit-il, quand je connaitrai les
positions de l'ennemi, je vous indiquerai votre poste d'observation.
Mais, dites-moi, a quelle distance faut-il vous placer de l'ennemi?
Craignez-vous les balles et les boulets?
--General, repondis-je, nous ne craindrions pas personnellement de nous
exposer au danger, et les balles de fusil a 300 metres de haut ne nous
feraient pas tres-peur. Si le ballon etait atteint, il serait perce de
deux petits trous qui ne l'endommageraient pas sensiblement. Mais il
est indispensable d'etre hors de portee des obus qui incendieraient nos
ballons.
Sur ces entrefaites, un coup de vent pousse l'aerostat toujours en l'air,
et le ramene a une trentaine de metres au-dessus du sol; il decrit un
grand arc de cercle, et rebondit ensuite comme une balle, en planant d'une
facon imposante. Le general regarde attentivement, et les Arabes qui sont
autour de lui paraissent stupefaits a la vue d'un spectacle si bien fait
pour exciter leur curiosite.
--Faites revenir a terre l'aerostat, dit le general, afin que j'assiste a
toute votre manoeuvre.
Trois coups de trompe sont donnes. Les marins font tirer les cables,
l'aerostat revient pres de terre, mais le mouvement qui lui est imprime le
fait osciller, il se penche au-dessus d'un peuplier, et une des cordes qui
le retienne
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