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t etre livre au bourreau. I1 faut le conduire au poste. L'argument nous parut concluant. On ramassa l'homme, et comme il ne pouvait marcher, il fut place sur une planche de table a modele, solidement attache; et je l'emportai avec Le Poittevin; tandis que Sorieul, arme jusqu'aux dents, fermait la marche. Devant le poste, la sentinelle nous arreta. Le chef de poste, mande, nous reconnut, et, comme chaque jour il etait temoin de nos farces, de nos scies, de nos inventions invraisemblables, il se contenta de rire et refusa notre prisonnier. Sorieul insista: alors le soldat nous invita severement retourner chez nous sans faire de bruit. La troupe se remit en route et rentra dans l'atelier. Je demandai: "Qu'allons-nous faire du voleur?" Le Poittevin, attendri, affirma qu'il devait etre bien fatigue, cet homme. En effet, il avait l'air agonisant, ainsi ficele, baillonne, ligature sur sa planche. Je fus pris a mon tour d'une pitie violente, une pitie d'ivrogne, et, enlevant son baillon, je lui demandai: "Eh bien, mon pauv'vieux, comment ca va-t-il?" Il gemit: "J'en ai assez, nom d'un chien!" Alors Sorieul devint paternel. Il le delivra de tous ses liens, le fit asseoir, le tutoya, et, pour le reconforter, nous nous mimes tous trois a preparer bien vite un nouveau punch. Le voleur, tranquille dans son fauteuil, nous regardait. Quand la boisson fut prete, on lui tendit un verre; nous lui aurions volontiers soutenu la tete, et on trinqua. Le prisonnier but autant qu'un regiment. Mais, comme le jour commencait a paraitre, il se leva, et, d'un air fort calme: "Je vais etre oblige de vous quitter, parce qu'il faut que je rentre chez moi." Nous fumes desoles; on voulut le retenir encore, mais il se refusa a rester plus longtemps. Alors on se serra la main, et Sorieul, avec sa bougie, l'eclaira dans le vestibule, criant: "Prenez garde a la marche sous la porte cochere." On riait franchement autour du conteur. Il se leva, alluma sa pipe, et il ajouta, en se campant en face de nous: "Mais le plus drole de mon histoire, c'est qu'elle est vraie." NUIT DE NOEL "Le Reveillon! le Reveillon! Ah! mais non, je ne reveillonnerai pas!" Le gros Henri Templier disait cela d'une voix furieuse, comme si on lui eut propose une infamie. Les autres, riant, s'ecrierent: "Pourquoi te mets-tu en colere?" Il repondit: "Parce que le reveillon m'a joue le plus sale tour du monde, et que j'ai garde une insurmonta
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