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ie devait avoir pres de cinquante ans; il etait grand, maigre, osseux, lent, velu, avec des sourcils en arcade qui faisaient sur ses yeux deux voutes de poils. Coiffe d'un bonnet de velours orne d'un feston d'or, il regardait avec mollesse, comme il faisait tout. Sa parole, son geste, sa pensee, tout etait mou. Varajou se repetait: "Quel cretin!" Il etait, lui, un de ces braillards tapageurs pour qui la vie n'a pas de plus grands plaisirs que le cafe et la fille publique. En dehors de ces deux poles de l'existence, il ne comprenait rien. Hableur, bruyant, plein de dedain pour tout le monde, il meprisait l'univers entier du haut de son ignorance. Quand il avait dit: "Nom d'un chien, quelle fete!" il avait certes exprime le plus haut degre d'admiration dont fut capable son esprit. Padoie, ayant enfin eloigne ses paysans, demanda: --Vous allez bien? --Pas mal, comme vous voyez. Et vous? --Assez bien, merci. C'est tres aimable d'avoir pense a venir nous voir. --Oh! j'y songeais depuis longtemps; mais, vous savez, dans le metier militaire, on n'a pas grande liberte. --Oh! je sais, je sais; n'importe, c'est tres aimable. --Et Josephine va bien? --Oui, oui, merci, vous la verrez tout a l'heure. --Ou est-elle donc? --Elle fait quelques visites; nous avons beaucoup de relations ici; c'est une ville tres comme il faut. --Je m'en doute. Mais la porte s'ouvrit. Mme Padoie apparut. Elle alla vers son frere sans empressement, lui tendit la joue et demanda: --Il y a longtemps que tu es ici? --Non, a peine une demi-heure. --Ah! je croyais que le train aurait du retard. Si tu veux venir dans le salon. Ils passerent dans la piece voisine, laissant Padoie a ses chiffres et a ses contribuables. Des qu'ils furent seuls: --J'en ai appris de belles sur ton compte, dit-elle. --Quoi donc? --Il parait que tu te conduis comme un polisson, que tu te grises, que tu fais des dettes. Il eut l'air tres etonne. --Moi! Jamais de la vie. --Oh! ne nie pas, je le sais. Il essaya encore de se defendre, mais elle lui ferma la bouche par une semonce si violente qu'il dut se taire. Puis elle reprit: --Nous dinons a six heures, tu es libre jusqu'au diner. Je ne puis te tenir compagnie parce que j'ai pas mal de choses a faire. Reste seul, il hesita entre dormir ou se promener. Il rregardait tour a tour la porte conduisant a sa chambre et celle conduisant a la rue. Il se decida pour la rue. Do
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