'elle devait avoir des bornes; le roi
ne voulant en admettre aucune, lui dit avec emportement: "Si
je vous ordonnais de vous jeter a la mer, vous devriez, sans
hesiter, y sauter la tete la premiere." Le marquis, au lieu de
repliquer, se retourne brusquement et prend le chemin de la porte.
"Ou allez-vous? s'ecrie roi.--Apprendre a nager, sire."
Avec qui le marquis causait-il?--Sur quel sujet?--Quelle etait
l'opinion du marquis?--Quelle etait celle du roi?--Que dit-il
au marquis?--Que fit celui-ci?--Que lui demanda le roi?--Que
repondit le marquis?
113. MARCEAU
La figure de Marceau brille parmi tous les soldats de la Revolution,
et les traits interessants abondent dans l'histoire de sa belle
carriere. Il s'engagea a seize ans et conquit rapidement ses
epaulettes d'officier. Envoye a Verdun, qu'assiegeaient les
Prussiens, il se fit remarquer parmi les officiers qui s'opposerent
le plus energiquement a la capitulation de la place. Quand on
dut enfin se rendre, Marceau recut la penible mission de porter
au camp ennemi la ratification du traite. Arrive sous la tente
du roi de Prusse, la colere et sa douleur patriotique le firent
eclater en sanglots. Le lendemain, comme la garnison evacuait la
ville, il ne peut, dit-on, s'empecher de crier aux vainqueurs:
"Au revoir dans les plaines de la Champagne!" On sait qu'en effet
il ne tarda pas a prendre sur eux une brillante revanche. Les
effets de Marceau et tout son argent avaient ete perdus pendant
le siege; un representant du peuple en mission lui demanda: "Que
voulez-vous qu'on vous rende?" Marceau, jetant un coup d'oeil
sur son sabre ebreche, repondit: "Un sabre nouveau pour venger
notre defaite."
--CLAUDE AUGE.
Soyez pret a donner une definition des mots les plus difficiles
de cette histoire.
114. DEFI ENTRE DEUX PEINTRES
Deux peintres en concurrence de talents, disputerent un jour
a qui l'emporterait sur l'autre. L'un peignit un rideau sur le
mur d'un appartement, et ceux qui venaient pour le soulever afin
d'examiner le tableau qu'ils s'attendaient a voir dessous, etaient
tout emerveilles de ne toucher que la muraille. L'autre peignit
une treille ou pendait des grappes si bien imitees que les oiseaux
venaient les becqueter. Plusieurs connaisseurs, ayant ete requis
de porter leur jugement sur les deux tableaux, adjugerent la
palme au peintre de la treille. Leur conclusion etait basee sur
ce qu'il est plus facile de tromper les hommes que les oiseaux
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