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prendre a chanter, pretendant qu'il ferait de moi une grande actrice. Pauvre bonhomme! qui sait ce qu'il est devenu?... Enfin! une fois encore j'etais a flot, et je possedais bien plus de nippes que n'en contenait la malle qui m'avait ete volee. Je trouvais cette vie bonne, et je la menerais encore, si mon amie, un beau jour, ne s'etait eprise follement d'un jeune homme dont elle avait fait la connaissance a l'Elysee. Il etait calicot de son etat, assez bien de sa personne, et toujours mis avec une extreme recherche, mais pretentieux et commun, egoiste, sot et fat au dela de toute expression. Il me deplaisait, et je ne le cachais guere, et cependant mon amie s'imagina que je le lui enviais et que j'avais forme le dessein de le lui ravir. J'essayai de lui demontrer son erreur, en vain. La jalousie ne raisonne pas. C'etait chaque jour quelque scene nouvelle et de plus en plus violente, et quand elle avait la tete montee, elle s'en allait racontant partout que c'etait une indignite, que ma sagesse n'etait qu'une abominable hypocrisie, qu'elle m'avait ramassee au coin d'une borne, logee, nourrie, vetue, et que pour la recompenser je pretendais lui ravir son amant. Elle jurait qu'elle me marquerait de ses ongles, et que certainement, quelque jour elle me jetterait du haut en bas de l'escalier. Je n'avais pas le courage de lui en vouloir, car veritablement elle souffrait beaucoup, et je ne pouvais oublier l'immense service qu'elle m'avait rendu. Mais je compris que la vie commune etait desormais impossible et qu'il ne me restait plus qu'a me chercher un asile. Mon amie ne m'en laissa pas le temps. Rentrant un lundi soir, sur les onze heures, elle me signifia d'avoir a deguerpir sur-le-champ. J'essayai quelques observations, elle m'accabla d'injures. Pour rester il eut fallu engager une lutte degradante, je cedai, et quoique de beaucoup la plus forte, je sortis. Je passai cette nuit-la sur une chaise, chez notre vieux voisin. Mais le lendemain, ce fut bien une autre explication encore, lorsque j'allai demander a mon ancienne amie de me donner mes effets. Elle pretendait tout garder, et je fus obligee, quoiqu'il m'en coutat, de recourir a l'intervention du commissaire de police. Il me donna raison. Mais les bons moments etaient passes. La chance propice ne me suivit pas dans la miserable maison garnie ou je louai une chambre. Je n'avais pas les relations de mon amie avec quantite d'entrepreneurs,
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