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d'action, ce qui est tres-important, et de plus les proprietaires se sont mis dans le cas de n'oser pas me desobeir quand je leur commanderai quelque chose. A moins d'un incident imprevu et grave, ne venez jamais a mon bureau; notre succes serait fort aventure si on soupconnait l'interet que je vous porte. Apres ce dernier echec, vos ennemis vont, j'imagine, se tenir en repos quelques jours, mais ils ne tarderont pas, j'en suis sur, a chercher une occasion meilleure et a vous faire epier. Soyez sur vos gardes, guettez du coin de l'oeil, et si vous surprenez quelque chose de suspect, n'en laissez rien paraitre, mais ecrivez-moi. Je vais, de mon cote, organiser autour de vous une surveillance occulte. Si je parviens a empoigner un des gredins charges de vous observer, l'affaire est dans le sac, car il faudra bien qu'il me dise qui le paye... Nous arrivions a la gare. --Et maintenant, ajouta cet honnete homme, assez cause! Au revoir, et bon courage... Malheureusement, il n'avait pas songe a m'offrir un peu d'argent, je n'avais pas ose lui en demander; il me restait huit sous en poche, et je ne savais que trop que je ne trouverais rien chez moi. C'est donc a pied que je rentrai a Paris. La Fortin me recut a bras ouverts. Avec moi lui revenait l'espoir d'une creance de cent et quelques francs dont elle avait deja fait son deuil. Elle avait d'ailleurs a m'annoncer la meilleure des nouvelles. Un des garcons de magasin de M. Van Klopen etait venu, en mon absence, me prier de passer a l'atelier. Si fatiguee que je fusse de la route que je venais de faire, j'y courus. Je trouvai M. Van Klopen fort triste. Il etait de retour depuis l'avant-veille, et deja criait misere. Plus de bals, plus de fetes, plus d'assauts d'elegance au bois. C'etait la fin du monde, declarait-il. Et pour comble, ses principales clientes, ses preferees, celles qui lui devaient le plus d'argent, etaient toutes absentes, et les quelques maris chez lesquels il s'etait presente, sa facture a la main, l'avaient mis a la porte. Il etait cependant resolu a lutter, me dit-il, et il voulait m'employer, non plus comme ouvriere, mais comme essayeuse, aux appointements de cent vingt francs par mois. Je n'etais pas dans une situation a consulter mes gouts. C'etait a prendre ou a laisser; je pris, et essayeuse je suis encore. Chaque matin, en arrivant a l'atelier, je quitte le costume modeste que vous me voyez, et je revets une sorte de livree
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