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e", dit Leo. Et il demanda encore une fois a Pierken ce qu'il voulait exactement. --Comme j'ai dit, repeta Pierken d'un ton bref et decide: envoyer une deputation au patron; moins d'heures de travail et salaire superieur; s'il refuse, la greve! Les ouvriers redevinrent graves. --Nous serons fichus a la porte. Il nous fera tous valser, dit Leo craintif. --Bon. Alors tous en greve. --Ca va de soi, s'il nous flanque tous a la porte. Il en trouvera d'autres, opposa Leo. --Non pas! Les socialistes de la ville interviendront, repliqua Pierken. Les ouvriers hesitaient. --Qui veut y aller avec moi? demanda Pierken, pour trancher l'affaire. --Moi! repondit Fikandouss. Ebahis, tous le regarderent. Qu'est-ce qui se passait donc chez Fikandouss? On ne le reconnaissait plus! Son regard avait quelque chose de fixe, de fanatique, et toute sa figure montrait une expression de volonte violente et farouche. --Oui; moi ... moi! repeta-t-il avec une sorte d'energie jalouse, parce que les autres montraient leur grand etonnement. --Et moi pour les femmes! s'ecria a son tour Victorine, tres animee. Ollewaert eut un geste energique comme pour protester au nom de l'autorite paternelle, mais le regard ferme et decide de Pierken le retint. Il retourna sa chique et cracha de colere, sans dire mot. Pierken se declara satisfait. Il eut prefere un autre delegue que Feelken, mais il ne fit pas d'observation. Il etait satisfait. C'etait un jeudi. Il fut decide qu'on attendrait jusqu'au samedi, au repos de quatre heures. Alors, a eux trois, ils iraient trouver M. de Beule chez lui. Les ouvriers s'etaient leves pour retourner a leur travail. A ce moment apparut Justin-la-Craque suivi de son aide Komel, qui portait une barre de fer. Justin etait ivre. Il se planta en une attitude raidie devant les hommes et se mit a bourdonner d'une voix sombre: "Ooooooooooo..." Mais pas un ne prit garde a lui et tous lui tournerent le dos avec mepris. Des choses autrement serieuses les occupaient a present. III A quatre heures tapant, sans avoir mange leur tartine, Pierken, Fikandouss et Victorine se tenaient prets. Cette question d'importance avait ete debattue, s'ils ne feraient pas mieux de manger leur tartine d'abord, vu qu'apres ils n'auraient peut-etre plus le temps. Pierken, toutefois, l'avait deconseille, disant que le cerveau etait plus lucide avant le repas et, d'ailleurs, on pouvait bien s'imposer une legere p
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