cette heure-
la, conduit un client au bureau 40, vinssent a moi. Il n'en est
pas venu un seul. Et je me suis demande nuit et jour: "Quel est
donc cet homme qui ressemble aussi etrangement a M. Robert Darzac
et que je retrouve achetant la canne tombee entre les mains de
Frederic Larsan? Le plus grave de tout est que M. Darzac, _qui
avait a faire, a la meme heure, a l'heure ou son sosie_ _se
presentait au bureau de poste, un cours a la Sorbonne, ne l'a_
_pas fait._ Un de ses amis le remplacait. Et, quand on l'interroge
sur l'emploi de son temps, il repond qu'il est alle se promener au
bois de Boulogne._ _Qu'est-ce que vous pensez de ce professeur qui
se fait remplacer a son cours pour aller se promener au bois de
Boulogne? Enfin, il faut que vous sachiez que, si M. Robert Darzac
avoue s'etre alle promener au bois de Boulogne dans la matinee du
24, _il ne peut plus donner du tout l'emploi de son_ _temps dans
la nuit du 24 au 25! ..._ Il a repondu fort paisiblement a
Frederic Larsan qui lui demandait ce renseignement que ce qu'il
faisait de son temps, a Paris, ne regardait que lui... Sur quoi,
Frederic Larsan a jure tout haut qu'il decouvrirait bien, lui,
sans l'aide de personne, l'emploi de ce temps. Tout cela semble
donner quelque corps aux hypotheses du grand Fred; d'autant plus
que le fait de Robert Darzac se trouvant dans la "Chambre Jaune"
pourrait venir corroborer l'explication du policier sur la facon
dont l'assassin se serait enfui: M. Stangerson l'aurait laisse
passer pour eviter un effroyable scandale! C'est, du reste, cette
hypothese, que je crois fausse, qui egarera Frederic Larsan, et
ceci ne serait point pour me deplaire, s'il n'y avait pas un
innocent en cause!_ Maintenant, cette hypothese egare-t-elle
reellement Frederic Larsan? Voila! Voila! Voila!_
-- Eh! Frederic Larsan a peut-etre raison! m'ecriai-je,
interrompant Rouletabille... Etes-vous sur que M. Darzac soit
innocent? Il me semble que voila bien des facheuses
coincidences...
-- Les coincidences, me repondit mon ami, sont les pires ennemies
de la verite.
-- Qu'en pense aujourd'hui le juge d'instruction?
-- M. de Marquet, le juge d'instruction, hesite a decouvrir M.
Robert Darzac sans aucune preuve certaine. Non seulement, il
aurait contre lui toute l'opinion publique, sans compter la
Sorbonne, mais encore M. Stangerson et Mlle Stangerson. Celle-ci
adore M. Robert Darzac. Si peu qu'elle ait vu l'assassin, on
ferait croire difficilement au
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