irigeait vers la porte, un bruit de voix
retentit dans le vestibule, comme si une altercation venait de s'elever
entre plusieurs personnes.
XXXVII
Roger courut a la porte pour la fermer, et en meme temps, se tournant
vers Corysandre, il lui fit signe d'entrer dans la piece voisine, qui
etait sa chambre.
Il n'avait pas tourne le pene, qu'on frappa a la porte non avec le
doigt, mais avec la main pleine, trois coups assez forts.
--Au nom de la loi, ouvrez! cria une voix assuree.
Evidemment c'etait madame de Barizel qui venait reprendre Corysandre.
Au lieu d'ouvrir, Roger traversa le salon en courant et entra dans sa
chambre, ou il trouva Corysandre.
--Ma mere! murmura-t-elle d'une voix epouvantee.
--Oui.
--Qu'allez-vous faire?
--Nous allons descendre par l'escalier de service; vite.
La prenant par la main, il l'entraina de la chambre dans le cabinet de
toilette, du cabinet de toilette dans un couloir de degagement au bout
duquel se trouvait la porte de l'escalier de service; mais cette porte
etait fermee a clef, et la clef ne se trouvait pas dans la serrure.
Roger n'avait pas pense a cela, il fut deconcerte. Ou, chercher cette
clef? Il n'en avait pas l'idee.
Avant qu'il eut pu reflechir, un bruit de pas retentit au bout du
couloir. Alors, tenant toujours Corysandre par la main, il rentra dans
le cabinet de toilette dont il verrouilla la porte. C'etait se faire
prendre dans une souriciere; mais ils n'avaient aucun moyen de sortir.
Corysandre etreignit Roger dans ses deux bras, et, comme il se baissait
vers elle, elle l'embrassa passionnement, desesperement, comme si elle
avait conscience que c'etait le dernier baiser qu'elle lui donnait et
qu'elle recevait de lui.
-Entrons dans ta chambre, dit-elle, et ouvre la porte; ne nous cachons
pas.
Mais il n'eut pas a aller tirer le verrou: au moment ou ils arrivaient
dans la chambre, la porte opposee a celle par laquelle ils entraient
s'ouvrait, et derriere un petit homme a lunettes, vetu de noir, ils
apercurent madame de Barizel.
Le petit homme entr'ouvrit sa redingote et Roger apercut le bout d'une
echarpe tricolore.
--Monsieur le duc, dit le commissaire de police, je suis charge de
rechercher chez vous mademoiselle Corysandre de Barizel, mineure
au-dessous de seize ans, que sa mere, madame la comtesse de Barizel, ici
presente, vous accuse d'avoir enlevee et detournee.
Roger s'etait avance, tandis que Corysandre etait restee en arrie
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