france en le lisant? Ah! le voici, je crois. La
morale de La Rochefoucauld c'est la morale Chretienne, moins, si je
puis m'exprimer ainsi, le Christianisme lui-meme; c'est tout ce qui
peut humilier et abattre le coeur dans la severe doctrine de
l'Evangile, moins ce qui le releve; c'est toutes les illusions
detruites sans les esperances qui remplacent les illusions. En un mot,
dans le Christianisme La Rochefoucauld n'a pris que le dogme de la
chute; il a laisse le dogme de la redemption. En faisant briller un
cote du flambeau, celui qui desenchante l'homme de lui-meme, il eclipse
l'autre, celui qui montre a l'homme dans le ciel sa force, son appui,
et l'espoir d'une regeneration. La Rochefoucauld ne croit pas plus a la
saintete qu'a la sagesse, pas plus a Dieu qu'a l'homme. Le penitent
n'est pas moins vain a ses yeux que le philosophe. Partout l'orgueil,
partout le _moi_, sous la haire du Trappiste, comme sous le manteau du
cynique.
"La Rochefoucauld n'est Chretien que pour poursuivre notre pauvre coeur
jusque dans ses derniers retranchemens; il n'est Chretien que pour
verser son poison sur nos joies et sur nos reves les plus chers.... Que
reste-t-il donc a l'homme? Pour les ames fortes, il ne reste rien qu'un
froid et intrepide mepris de toutes choses, un sec et stoique
contentement a envisager le neant absolu; pour les autres, le desespoir
ou les jouissances brutales du plaisir comme derniere fin de la vie!
"Et voila ce que je deteste dans La Rochefoucauld! Cet ideal dont j'ai
soif, il le detruit partout. Ce bien, ce beau, dont les faibles images
me ravissent encore sous la forme imparfaite de nos vertus, de notre
science, de notre sagesse humaine, il le reduit a un sec interet."--S.
De Sacy, _Journal des Debats_, Janv. 28.
* * * * *
SHROPSHIRE BALLAD.
Your correspondent B. H. C. (Vol. viii., p. 614.) gives, from recollection,
a Northamptonshire version of the old "Ballad of Sir Hugh of Lincoln." It
reminded me of a similar, though somewhat varied, version which I took
down, more than forty years ago, from the lips of a nurse-maid in
Shropshire. It may interest the author of _The Celt, the Roman, and the
Saxon_, to know that it was recited in the place of his birth. Its
resemblance to the ballad in Percy's _Reliques_ was my inducement to commit
it to paper:
It hails, it ra
|