FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   >>  
it chien de race anglaise courut a sa rencontre en aboyant. Marie s'arreta effrayee. En ce moment resonna une agreable voix de femme. "N'ayez point peur, dit-elle; il ne vous mordra pas." Marie apercut une dame assise sur un petit banc champetre vis-a- vis du monument, et alla s'asseoir elle-meme a l'autre bout du siege. La dame l'examinait avec attention, et, de son cote, apres lui avoir jete un regard a la derobee, Marie put la voir a son aise. Elle etait en peignoir blanc du matin, en bonnet leger et en petit mantelet. Cette dame paraissait avoir cinquante ans; sa figure, pleine et haute en couleur, exprimait le calme et une gravite temperee par le doux regard de ses jeux bleus et son charmant sourire. Elle rompit la premiere le silence: "Vous n'etes sans doute pas d'ici? dit-elle. -- Il est vrai, madame; je suis arrivee hier de la province. -- Vous etes arrivee avec vos parents? -- Non, madame, seule. -- Seule! mais vous etes bien jeune pour voyager seule. -- Je n'ai ni pere ni mere. -- Vous etes ici pour affaires? -- Oui, madame; je suis venue presenter une supplique a l'imperatrice. -- Vous etes orpheline; probablement vous avez a vous plaindre d'une injustice ou d'une offense? -- Non, madame; je suis venue demander grace et non justice. -- Permettez-moi une question: qui etes-vous? -- Je suis la fille du capitaine Mironoff. -- Du capitaine Mironoff? de celui qui commandait une des forteresses de la province d'Orenbourg? -- Oui; madame." La dame parut emue. "Pardonnez-moi, continua-t-elle d'une voix encore plus douce, de me meler de vos affaires. Mais je vais a la cour; expliquez-moi l'objet de votre demande; peut-etre me sera-t-il possible de vous aider." Marie se leva et salua avec respect. Tout, dans la dame inconnue, l'attirait involontairement et lui inspirait de la confiance. Marie prit dans sa poche un papier plie; elle le presenta a sa protectrice inconnue qui le parcourut a voix basse. Elle commenca par lire d'un air attentif et bienveillant; mais soudainement son visage changea, et Marie, qui suivait des yeux tous ses mouvements, fut effrayee de l'expression severe de ce visage si calme et si gracieux un instant auparavant. "Vous priez pour Grineff, dit la dame d'un ton glace. L'imperatrice ne peut lui accorder le pardon. Il a passe a l'usurpateur, non comme un ignorant credule, mais comme un vaurien deprave et dangereux. -- Ce n'est pas vrai! s'ecria
PREV.   NEXT  
|<   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   >>  



Top keywords:

madame

 

province

 
arrivee
 

effrayee

 

regard

 

capitaine

 

Mironoff

 
inconnue
 

affaires

 

visage


imperatrice

 

question

 

expliquez

 

demande

 

Pardonnez

 
Orenbourg
 

forteresses

 
continua
 

commandait

 

encore


papier

 

auparavant

 

instant

 
Grineff
 

gracieux

 

severe

 
mouvements
 

expression

 
deprave
 

vaurien


dangereux
 
credule
 
ignorant
 
accorder
 

pardon

 

usurpateur

 

suivait

 

changea

 

attirait

 

involontairement


inspirait

 
confiance
 

respect

 

attentif

 

bienveillant

 

soudainement

 

commenca

 
presenta
 
protectrice
 

parcourut