simistes allemands. A l'origine et au cours de cette
maladie mentale, preside la maladie physique. La nevrose apres avoir
cause l'incapacite sociale du duc Jean, affine son intelligence jusqu'a
l'amincir, apparait en lui plus ouvertement, le poursuit
d'hallucinations, le force une premiere fois--dans l'episode du voyage
ebauche a Londres,--a tenter de rentrer dans la vie, l'anemie le mine et
l'accable dans une prostration finale jusqu'a ce que la folie et la
phtisie le menacant--le duc Jean se resolve sur l'ordre de son medecin a
revenir au monde pour mourir plus lentement.
Ce livre singulier et fascinant, plein de pages perverses, exquises,
souffreteuses, d'analyses qui revelent et de descriptions qui montrent,
peut surprendre quand on le confronte avec les oeuvres anterieures de M.
Huysmans. Il nous semble qu'il est le developpement, extreme mais
logique, de quelques-unes des tendances qu'accusent _En Menage, Les
Soeurs Vatard, Marthe, Croquis parisiens_, etc. Par _A Rebours_, M.
Huysmans a marque dans une certaine direction la frontiere avancee de
son talent, qui se trouve embrasser certaines regions lointaines
apparemment exterieures.
NOTES:
[Note 14: _Revue independante_, 4 juillet 1884.]
I
Les procedes d'art de M. Huysmans appartiennent en general, comme ceux
des ecrivains qui sont a la tete du roman, a l'esthetique realiste. Il
sait voir les personnes, les objets, les ensembles, les caracteres avec
une exactitude notablement superieure a celle des romanciers idealistes;
la vie d'un homme etant rarement tragique, il s'abstient de toute
intrigue violente ou qui comprenne d'autres incidents que ceux eprouves
par un Parisien de la moyenne; l'histoire a raconter se trouvant ainsi
reduite, M. Huysmans l'expedie en quelques phrases et consacre ses
chapitres non plus au recit d'une serie d'evenements, mais a la
description d'une situation, d'une scene, procede non par narrations
successives avec de courtes haltes, mais par de larges tableaux relies
de breves indications d'action; et, comme tous les ecrivains de cette
ecole,--avec de profondes differences personnelles,--il possede un
vocabulaire etendu et un style riche en tournures, apte, par des
procedes divers, a rendre l'aspect exterieur des choses, a reproduire
les spectacles, les parfums, les sens, toutes les causes diverses et
compliquees de nos sensations, de facon a les renouveler dans l'esprit
du lecteur par la voie detournee des mots.
Mais par
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