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les villages environnants, Saint-Maximin, Barjols, Seillon, Bras, Ollieres. Mais tant que nous restions dans le departement des Bouches-du-Rhone, nous etions en pays tranquille, c'etait seulement aux confins du Var que l'agitation avait degenere en resistance ouverte. Un peu avant d'arriver aux montagnes qui forment le massif de la Sainte-Baume je fis faire halte a mes hommes et je crus devoir leur adresser un petit discours. Je ne veux point le rapporter ici, attendu qu'il n'avait aucune des qualites exigees par les Professeurs de rhetorique: pas d'exorde pour eveiller l'attention des soldats, pas d'exposition, pas de confirmation pour prouver les faits avances, pas de refutation, pas de peroraison. En quelques mots je disais a mes hommes que nous n'etions plus en Afrique et que ceux qui allaient se trouver devant nous n'etaient point des Arabes qu'il fallait sabrer, mais des compatriotes qu'il fallait menager. En parlant, j'avais les yeux fixes sur Mazurier. Je le vis faire la grimace, cela m'obligea a insister. Je leur dis donc tout ce que je crus de nature a les emouvoir; puis, comme les verites generales ont beaucoup moins d'influence sur des esprits primitifs que des verites particulieres et personnelles, l'idee me vint de leur demander si parmi eux il ne s'en trouvait point qui fussent de ce pays. --Moi, dit un brigadier nomme Brussanes, je suis ne a Cotignac, ou j'ai ma famille. --Eh bien! mes enfants, pensez toujours que l'homme que vous aurez en face de vous peut etre le pere, le frere de votre camarade Brussanes, et cela retiendra, j'en suis certain, les mains trop promptes. Nous sommes en France, et tous nous sommes Francais, soldats aussi bien que paysans. On se remit en marche, et Mazurier tacha d'engager avec moi une conversation plus intime que celles que nous avions ordinairement ensemble. Au lieu de le tenir a distance comme j'en avais l'habitude, je le laissai venir. --C'est une promenade militaire que nous entreprenons, dit-il. --Je l'espere. --Alors une troupe de missionnaires pour precher la paix dans chaque village, eut mieux valu qu'une troupe de cavaliers. --C'est mon avis, mais comme on n'avait pas de missionnaires sous la main, on a pris des cavaliers; c'est a celui qui commande ces cavaliers d'en faire des missionnaires, et je vous donne ma parole que cela se fera. --Il est plus difficile de faire rester les sabres dans le fourreau que de les faire sortir. --Peu
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