ur comme un astre vers le zenith. L'immense joie
de tout ce qui est salue l'hote glorieux qui passe le front couronne de
soleil.
* * * * *
Et c'est comme une tristesse horrible qui m'etreint, seul, dans le
torrent des universelles gaietes, un _De Profundis_ qui monte de mon
coeur dans la voix des hosannas. Car vous n'etes pas pres de moi, ma
chere ame, dans ce reveil triomphant des ames appareillees se melant
dans l'air charge de baisers. Je vous cherche aupres de moi, sans vous y
trouver, vous m'aviez dit pourtant: Quand donc nous aimerons-nous
avec toutes les fleurs? Et vous m'aviez promis le retour des belles
promenades, le long des taillis obscurs ou le rossignol court a terre,
au bord des eaux calmes ou descendrait votre noble image tremblante dans
un frisson d'argent, sur les routes lointaines ou l'on marche entre les
genets constelles comme au milieu des debris d'un ciel ecroule. Et
votre bras devait se poser encore sur le mien, a l'heure des douces
lassitudes, quelques pas encore, et votre belle tete brune, aux cheveux
denoues par le vent, s'inclinerait sur mon epaule, tendant votre front
vers ma bouche comme un lis battu que releveront les rosees. Vous
m'aviez jure que nous irions ainsi par des chemins faits de caresses
sous la grande caresse du ciel. Vos toilettes plus legeres et vos
pudeurs mieux vaincues me laisseraient respirer les odeurs divines de
votre etre dans l'innombrable parfum de toutes les fleurs epanouies.
Vous seriez comme un jardin vivant dans le Paradis. A vous entendre, ce
printemps serait plus doux encore que le dernier ou mon desir osait
vous effleurer a peine, mais ou je goutais deja mille joies intimes et
profondes a entendre le son de votre voix, a boire votre haleine, a
contempler, craintif, votre impeccable beaute.... Et vous n'etes pas
la! quel cimetiere de bonheurs et de reves, je foule dans les sentiers
fleuris!
* * * * *
L'impression m'avait ete si cruelle que je me levai brusquement pour
etre mieux sur de m'en reveiller. Je quittai brusquement le livre, le
divan et la chambre tiede; je descendis dans le parterre qui s'etend au
bas de ma croisee et ce fut comme une coupure de givre qui me passa au
visage. Le mirage du printemps s'evanouit en meme temps. Oui, le ciel
etait clair et bleu, comme il m'avait apparu a travers la croisee et le
soleil battait la nue de son aile de feu, mais si haut qu'aucun souffle
de c
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