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e ni l'une ni l'autre ne peut scinder ni travestir; ce qu'il y a de commun a toute religion comme a toute philosophie, c'est l'humanite; il faut reconnaitre que les deux methodes different par leurs caracteres et par leur tendance. La premiere, quoiqu'elle soit celle de presque tous les heretiques, et necessairement celle de tous les philosophes, et des plus incredules, n'a jamais en elle-meme ete formellement condamnee par l'Eglise, qui ne pouvait repudier quelques-uns de ses docteurs les plus illustres. Les deux methodes, employees concurremment dans tous les ages du christianisme, ont l'une sur l'autre prevalu tour a tour, suivant les temps et les questions. Dans le berceau meme de la foi, on les trouve alternativement s'embrassant et luttant ensemble. Il est impossible de ne pas reconnaitre dans saint Jean un caractere philosophique qui manque a saint Luc; et malgre ses invectives contre les philosophes, saint Paul porte dans l'exposition du dogme des formes de discussion, un esprit libre et raisonneur qui paraissent etrangers au genie positif et formaliste de saint Pierre. "Il _discutait dialectiquement_, dit l'Ecriture, les choses du royaume de Dieu[358]." [Note 358: [Grec: Dielegeto]. Act. xvii, 2. [Grec: Dialegomenos kai peidoin ta peri tas basileias ton Thiou.] XIX, 8.] Depuis les apotres jusqu'aux Peres, depuis les Peres jusqu'aux docteurs de nos facultes de theologie, les deux methodes se sont perpetuees dans l'Eglise; et pour avoir choisi entre elles, Abelard n'est point sorti du saint bercail. Il a fait d'ailleurs ce choix sans intention d'innover sur aucun point du Symbole. Sa pretention parait s'etre elevee jusque-la seulement, qu'il a voulu _exposer_, c'est son expression, sous une forme un peu nouvelle, la croyance chretienne touchant la nature de Dieu, et soit par un choix dans les doctrines recues, soit par quelques explications neuves, construire une deduction methodique du dogme de la Trinite et appuyer d'arguments plus modernes l'adhesion qui lui est due. Voici dans sa juste mesure la formule generale de ce rationalisme dogmatique: "Il ne faut pas toujours demander, dit Leibnitz, des _notions adequates_, et qui n'enveloppent rien qui ne soit explique.... Nous convenons que les mysteres recoivent une explication, mais cette explication est imparfaite. Il suffit que nous ayons _quelque intelligence analogique_ d'un mystere, tel que la Trinite et que l'incarnation, afin qu'en les recevant nous ne
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