nte que j'ai a lui exposer centre la conduite de M. le
President Bruce envers un Agent de Sa Majeste le Roi de France, et
venir a ce titre reclamer un appui que je ne puis plus dorenavant
attendre de sa part. La confiance que m'inspire le caractere dont
votre Excellence est revetue, et la certitude qu'elle n'ignore pas
les intimes relations qui lient la France a l'Empire du Bresil, me
font qu'elle saura apprecier les consequences graves que doivent
entrainer l'avance faite ici aux sujets de mon Souverain, et le
silence meprisant que garde a cet egard le President depuis un mois
que je lui ai demande la participation du resultat d'une enquete
qu'il m'assura avoir ete ordonnee par lui. Sans m'entendre sur les
evenements facheux qui ont desole cette province depuis cinq mois,
pour etre hors du but que je me propose je me bornerai a parler de
ceux dont je puis garantir l'authenticite et de l'influence du
Gouvernement de M. Bruce pendant cet intervalle sur le bien-etre de
mes nationaux.
Lors des premieres armamens faits dans la province, pour opposer des
forces a une expedition supposee de la part du Portugal, un Francois
etabli a Caixas, compris dans une mesure generale fut oblige
d'autorite de delivrer une partie d'armes dont il ne recut jamais la
valeur, malgre un sejour prolonge de plusieurs mois dans le meme
endroit. Quelque modique que soit la somme qu'il s'est vu dans la
necessite de venir reclamer ici, elle est proportionnee a ses
moyens. C'est un tort evident fait a cet homme qui ne put continuer
a exercer son industrie dans le lieu qu'il avoit choisi, et fut
contraint a un deplacement couteux qui doit lui retirer toute
confiance a l'avenir.
L'arrivee des troupes envoyees par le President pour reprimer un
mouvement dans l'interieur immediatement apres le depart de M. Jose
Felix Burgos, ne fut signalee dans la ville d'Alcantara que par des
desordres, les Etrangers meme n'y furent pas respectes dans cet
endroit, qui n'etoit pas encore le theatre des hostilites. Un homme
de ma Nation y exercant paisiblement son commerce fut attaque chez
lui, eut les portes de sa maison enfoncees par les soldats, fut
temoin deux fois du pillage de sa boutique et force pour sauver ses
jours d'aller sejourner dans le bois; ce malheureux n'a d'autre
ressource maintenant que le travail de ses mai
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