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ugene qui, aussi, etait loge au faubourg. Mais, arrives au pied de la montagne, il ne nous a pas ete possible de la traverser, a cause de la quantite de neige et du nombre de voitures et de caissons sur la route qui la traversait. "Lorsqu'il fit un peu jour, le roi et le prince parvinrent a continuer leur chemin en tournant la montagne, mais tant qu'a moi et quelques autres, comme nous n'avions pas de chevaux, nous nous engageames par le chemin. Bien nous en prit, car nous eumes l'occasion de monter les premiers a la roue et de faire quelques pieces de cinq francs ... a votre service, entendez-vous, mon pays?" Picart continua a me faire un detail de sa marche jusqu'au moment ou le hasard me le fit rencontrer. Alors je lui dis que c'etait toujours un bonheur pour moi, chaque fois que je le rencontrais, mais que, cette fois, j'etais plus heureux encore puisque je le retrouvais colonel. Il se mit a rire en me disant que c'etait une ruse de guerre dont, plus d'une fois, il s'etait servi pour conserver un beau logement; que, depuis hier, il s'etait fait colonel et etait reconnu pour tel par ceux qui etaient avec lui, puisqu'ils lui rendaient les honneurs. Picart me dit qu'a 3 heures, il devait y avoir une revue du roi Murat ou l'on devait donner des ordres pour indiquer les endroits ou les debris des differents corps devaient se reunir. Je me disposai a y aller, afin d'y rencontrer mes camarades. Picart me fit la barbe, qui n'avait pas ete faite depuis notre depart de Moscou, avec un mauvais rasoir que nous avions trouve dans le portemanteau du Cosaque tue le 23 novembre, et, quoiqu'il le repassat sur le fourreau de son sabre et ensuite sur sa main pour lui donner le fil, il ne m'en ecorcha pas moins la figure. L'heure venue, nous sortimes de notre logement pour aller au rendez-vous. L'appel devait se faire dans une grande rue. Les militaires de toute arme s'y rendaient. Plusieurs des vieux de la Garde avaient pousse l'ambition, et cela pour se faire remarquer, jusqu'a s'arranger comme pour un jour de grande parade: en les voyant, l'on aurait pense qu'ils arrivaient plutot de Paris que de Moscou. Au lieu du rendez-vous, j'eus le bonheur de rencontrer tous ceux avec qui j'etais le jour d'avant, ainsi que bien d'autres que je n'avais pas vus depuis Wilna, mais nous etions peu nombreux. Grangier me dit: "J'espere que tu ne nous quitteras plus; tu vas venir a notre logement et, comme l'on est autorise a prendre des train
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